« La production ovine au Bas-Saint-Laurent est très forte et présentement ils ont des baisses de prix épouvantables; ils pensent mettre la clé dans la porte tout simplement, » affirme l’agriculteur et président du Syndicat de la MRC de Rivière-du-Loup de l’UPA, Gilles Dupuis.

L’organisation explique ce portrait sombre par le contexte économique difficile. L’augmentation du coût des intrants combinée à la hausse des taux d’intérêt mène la vie dure à plus d’une entreprise.

« Le carburant aurait eu une augmentation de 60%, les intrants pour mettre dans les sols, les engrais minéraux de 50%, les coûts pour soigner nos troupeaux (…) de 50% et les coûts de transport de 40%. »

Mais cette année, ce serait surtout la hausse des taux d’intérêt qui serait à blâmer. Ce facteur affecterait particulièrement la relève agricole.

« C’est 43% des fermes qui ont des renouvellements de prêts agricoles à faire. (…) Des prêts à 2% sont renouvelés aujourd’hui à 6%. Justement, il y a un conseiller financier qui me parlait d’une ferme : ils avaient 4 millions de dettes à 2% et ils se retrouvent à 6%. C’est exactement 12 000$ par mois de plus, 145 000$, c’est quand même de très gros chiffres !, » s’exclame-t-il.

La gourmandise de certains joueurs majeurs de l’industrie est également pointée du doigt.

« Les gros intégrateurs achètent des terres à des prix qu’on ne peut pas se payer. C’est dommage pour l’occupation du territoire, c’est ça qu’on ne veut pas. Ceux qui sont gros grossissent, grossissent, pis c’est ça qu’on ne veut pas (…)Nous on veut des fermes familiales, mais présentement c’est l’intégration » constate Gilles Dupuis.

Les agriculteurs veulent se faire entendre et demandent des actions concrètes aux deux paliers de gouvernements. Une réunion est d’ailleurs prévue mardi prochain à Rivière-du-Loup  pour en discuter ou les élus ont été conviés.