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Détresse agricole : 2 agricultrices dénoncent

Publié le 18 avril 2024 à 12:06, modifié le 18 avril 2024 à 16:02

Par: Félix Côté

Les agriculteurs gaspésiens disent être au bord du gouffre et n’ont pas l’impression d’être écoutés ni entendus par Québec. Deux agricultrices se sont confiées à notre journaliste

La détresse des agriculteurs est palpable.

« À un moment donné, c’est ma santé physique et psychologique qui est atteinte par toute cette charge de travail là. Et la rentabilité qui n’est pas nécessairement là. Donc je ne peux pas vous dire que tous les jours je me dis, ouais je continue là-dedans. Au moins deux jours par semaine, je me dis non, c’est terminé, j’arrête », raconte l’agricultrice Alex-Emilie Plourde Leblanc.

Selon la porte-parole pour la relève agricole dans la région, la situation est critique pour l’ensemble des exploitations. Les agriculteurs sont pris dans un cercle vicieux incluant pertes de revenu, perte de rendement et impossibilité d’investir. La Gaspésie doit également jongler avec le défi du transport tant pour les intrants que les exportations vers les centres urbains.

« On a deux fois le transport, donc on sait maintenant ce que ça coûte avec une voiture aller à Québec ou à Montréal, imaginez ce que c’est en camion. Ce sont des coûts importants et cette facture-là, on ne peut pas la refiler nécessairement aux consommateurs. Elle arrive dans nos poches et c’est nous qui la payons », exxplique Alex-Émilie Plourde-Leblanc.

L’an dernier, l’entreprise de Julie Bacon accusait un déficit total de 183 000$ en raison de l’explosion du prix des intrants et de la hausse des taux d’intérêt. Elle n’arrive plus à se payer de salaire.

« Où on s’en va, qu’est-ce qu’ils veulent? Parce qu’à l’heure actuelle, pas seulement pour nous, j’amène des chiffres concrets, mais la situation est dramatique pour plusieurs personnes à l’heure actuelle », se demande la propriétaire de la ferme Patasol, Julie Bacon.

Et comme si ce n’était pas assez, les changements climatiques ajoutent une couche d’incertitude quant aux récoltes, mais amènent aussi une lourdeur administrative, car les agriculteurs doivent se conformer aux nouvelles normes environnementales.

« On demande un support le plus rapidement possible. Ça fait déjà au moins trois grosses années de misère avec la pandémie que les gens, les agriculteurs vivent. Donc, on demande vraiment de l’écoute et des moyens concrets », ajoute la productrice de patates.

Selon un sondage mené par l’Union des producteurs, dans la dernière année en Gaspésie, 11 % des répondants envisagent l’arrêt ou la fermeture de leur entreprise.

(JOURNALISTE)

-C’est quoi le pire scénario?

« C’est qu’il n’y aura plus de ferme familiale comme on a particulièrement en Gaspésie. La vitalité des régions, elle s’en va où avec ça? », répond Mme Plourde-Leblanc.

Les agriculteurs se battront jusqu’au bout pour éviter que leurs terres finissent aux mains de grandes corporations.

« Moi, je pense que tout le monde doit être uni pour permettre aux gens d’être nourris le plus possible au Québec », lance Julie Bacon.