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Une coparentalité à construire

Publié le 12 octobre 2023 à 17:21, modifié le 12 octobre 2023 à 17:21

Par: CIMTCHAU

Un nouveau programme sera déployé par la Direction de la protection de la jeunesse. Le but : préserver le bien-être des enfants par la médiation en contexte de protection de la jeunesse.

Les séparations conflictuelles ont nécessairement des répercussions sur les enfants. L’idée d’une démarche sociojudiciaire ayant comme point central le bien-être des jeunes est née il y a 10 ans.  En 2013, le juge Claude Boulanger, qui était chef adjoint à la Cour du Québec, s’est questionné. Existait il un moyen de travailler différemment dans les situations où les conflits étaient sévères, mettant la sécurité des enfants en jeu?

« Souvent le défi dans ces situations là c’est de faire valoir les impacts que ça a sur les enfants. Quel parent souhaite du mal à son enfant? Très peu. », dit Mélissa Desjardins, Directrice à la DPJ du Bas-Saint-Laurent.

Un projet pilote a été implanté dans trois régions du Québec: la Capitale Nationale, Chaudières-Appalaches et la Montérégie. Après évaluation, les résultats étaient au rendez-vous. Selon la coordonnatrice du projet, Nathaly Saint-Arnaud, les chercheurs ont entre autres constaté une diminution de la colère et de l’anxiété chez les enfants et une hausse de sensibilité chez 90% des parents envers les besoins et les réactions de leurs enfants. Il ressort aussi que dans plus de la moitié des dossiers, la DPJ a pu se retirer car la sécurité des enfants n’était plus compromise. Elle ajoute que le taux de resignalement est très faible. Elle en conclut donc que le programme est non seulement efficace mais aussi, durable.

La participation au programme s’effectue sur une base volontaire et les rencontres intensives s’échelonnent sur six mois. Pendant ce temps, les démarches judiciaires sont mises sur pause et la DPJ limite le plus possible ses interventions au sein de la famille. Les parents qui accèdent au programme ont un dossier pris en charge par la DPJ. Le conflit est évalué comme sévère et cristallisé depuis un certain temps. Les participants sont accompagnés par un intervenant en coparentalité. Il s’agit d’une personne neutre, externe à la DPJ et formée pour intervenir auprès des familles.

« On recentre les parents sur les besoins des enfants. Pas sur leur conflit, pas sur toi ce que tu veux. Mais vraiment encourager à regarder, qu’est-ce que vous voulez prévoir pour l’avenir, comment vous voulez que votre enfant se souvienne de votre séparation. », dit Julie Thériault, Vice-Présidente de l’Association des médiateurs familiaux du Québec.

L’objectif ultime de ce programme va donc au-delà de la protection des enfants et s’inscrit dans une posture de prévention. Les bénéfices collatéraux sont aussi non négligeables. Il est question notamment d’une diminution de la judiciarisation des conflits, de l’acquisition de compétences parentales et d’une meilleure collaboration entre les parents.