La veille de Noël, le Fleuve Saint-Jean est sorti de son lit. L’eau a enseveli la rue Ferry avant de s’infiltrer dans cette maison. Ce sont 51 mm de pluie qui sont tombés sur la région en une trentaine d’heures alors que les cours d’eau étaient déjà bien gelés. C’est du jamais vu à Edmundston.

«On est allé souper chez ma sœur et on est resté jusqu’à 8h. Comme on est arrivé à 8 h ça a commencé à monter. On a passé la nuit blanche», raconte Lisette Dubé.

Deux jours plus tard, l’heure est au nettoyage alors que l’eau continue de s’infiltrer.

«On a le cœur gros on voudrait brailler, mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse.» – Janine Michaud

Avec le retour du temps froid, c’est maintenant la glace qui cause des problèmes. L’eau s’est solidifiée dans les rues et sur les terrains. «L’eau a baissé. Il reste encore, de l’espace. Il faut encore qu’elle baisse, mais en ce moment on est pas mal stable pour notre région», précise le Coordonnateur des mesures d’urgence à la Ville d’Edmundston, Jacques Doiron.

D’autres cours d’eau affectés

Près du chemin 2^e Sault à Saint-Joseph, d’autres résidences ont été inondées quelques jours plus tôt. Un véritable branle-bas de combat s’en est suivi pour forcer le ruisseau à retrouver son lit. «J’ai rapproché de la neige. J’ai été chez le voisin pour essayer de passer en arrière de son garage et faire un canal là pour que l’eau s’en aille», relate Sylvain Levesque.

À deux pas de là, la cour de de Lucien Serry est toujours prisonnière de la glace. Les gens du secteur demandent l’aide du gouvernement. «Le ruisseau est bloqué ça fait à peu près deux ans et demi, affirme-t-il. L’eau monte tout le temps au-dessus de la glace, là mon champ d’épuration travaille quasiment plus.»

La situation sous surveillance

Aux abords du fleuve Saint-Jean la glace s’est accumulée en grande quantité, ce qui laisse craindre le pire pour la crue printanière. «La glace est là pour rester on croit pour l’hiver, mais par contre le canal va se faire sous la glace et l’eau va prendre un canal normal», explique M. Doiron.

«Quand ça va lâcher, on va avoir des morceaux de glace. Ça va être partout. C’est de valeur, mais on est si bien ici», craint Janine Michaud.

L’organisation des mesures d’urgence et la Ville d’Edmundston garderont l’œil ouvert. L’effet des précipitations attendues vendredi risque d’être minime.