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Les recommandations du coroner, 10 ans plus tard

Publié le 19 janvier 2024 à 17:29, modifié le 20 janvier 2024 à 16:16

Par: Catherine Pellerin

Qu’est-ce qui a changé 10 ans après l’incendie du Havre à L’Isle-Verte? Le coroner avait écrit dans son rapport que plusieurs facteurs réunis avaient conduit à ce désastre le 23 janvier 2014. Plusieurs recommandations avaient été formulées. Bien des changements ont donc été imposés aux résidences pour aînés et aux services incendie.

Le coroner Cyrille Delage avait déposé son rapport en février 2015, à la suite d’une Commission d’enquête publique qui avait duré huit jours.

« Quand on regarde le rapport du Havre, ce qu’on constate, c’est que c’est une accumulation de petites défaillances. C’est ça qu’il faut corriger », lance Éric Bérubé, le directeur du Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup.

La formation des pompiers est maintenant beaucoup plus stricte.

« Avant, on avait l’impression que peu importe ce qu’on faisait, ça ne changeait rien. Maintenant, on a des comptes à rendre, il faut être beaucoup plus professionnel. On retient plus aussi des incidents ou accidents qui arrivent ailleurs. On corrige, on n’attend pas que ça nous arrive », explique-t-il.

Certains regroupements de services incendie ont été effectués. Depuis 2015, la caserne de L’Isle-Verte est d’ailleurs gérée par Rivière-du-Loup.

« Le regroupement, ce que ça permet, c’est que ce soit tous les mêmes pompiers avec le même service de communication et qu’ils soient affectés de façon rapide et sans tenir compte de l’adresse », affirme Éric Bérubé.

Des RPA plus sécuritaires?

Les établissements pour aînés ont dû aussi se conformer à plusieurs exigences.

« Les règles qui s’imposent au RPA sont tellement contraignantes, que oui, le monde a changé », constate Gervais Darisse, qui est président de la Fédération des OSBL d’habitation du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles.

Le personnel, surtout la nuit, est mieux formé pour faire face aux pires scénarios.  Quant aux gicleurs, il y en manque toujours dans 21 des 110 RPA au Bas-Saint-Laurent. Certaines ont 9 résidents et moins et sont exemptées de cette obligation. Les autres ont jusqu’en décembre 2024.

Certaines résidences pour aînés sans but lucratif continuent tout de même de se battre pour démontrer qu’installer des gicleurs dans leur bâtiment n’est pas nécessaire. C’est le cas à Saint-Modeste et à Saint Épiphane, où toutes les chambres sont situées au rez-de-chaussée avec une porte menant directement vers l’extérieur.

« Et on parle de personnes âgées autonomes, on n’a pas du tout la même configuration qu’à L’Isle-Verte », déclare David Barbaza, le directeur général de la Fédération des OSBL d’habitation du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des îles.

Les responsables demandent à Québec de faire preuve de souplesse ou de financer à 100% les travaux. Sinon, la seule solution pour ces deux établissements sera de ne plus être certifiées comme RPA par le CISSS du Bas-Saint-Laurent et de rendre les logements disponibles à toute la population.

Pour les Habitations des Cônes à Saint-Modeste, la facture est évaluée entre 750 000$ et 800 000$.

« La subvention couvre 450 000$. On parle de 10 logements, d’une RPA sans but lucratif. Ils n’ont pas les fonds nécessaires », soutient M. Barbaza.

L’obligation d’installer des gicleurs a contribué à la fermeture de nombreuses petites résidences dans les dernières années. C’est le cas notamment de l’Oasis des aînés à Saint-Eusèbe.

« On a perdu une petite RPA communautaire dans son milieu en partie à cause de ça. On ne voudrait pas en perdre d’autres dans une configuration actuelle où on voit une résidence aux trois jours qui ferme », conclut David Barbaza.