Le parc national de l’île Bonaventure et du rocher percé est un lieu unique au monde pour observer les fous de bassan qui s’y reproduisent chaque été. Cependant, les oiseaux marins sont menacés par la baisse des stocks de maquereaux, en nombre critique depuis 2011. Le site est un écosystème à part entière, chaque année ce sont 200 000 oiseaux qui nichent sur les falaises et sur les plateaux. L’île Bonaventure est la plus grande colonie de fou de bassan en Amérique du Nord.

On a dénombré 45 000 couples venus se reproduire ici en 2022 comme l’explique Thomas Richard, naturaliste ici depuis 25 ans. « Les oiseaux sont déjà arrivés depuis pratiquement la mi-avril. Alors, ils s’approchent tout doucement de l’île. Ils viennent se poser sur l’île, souvent, ils reprennent le même lit qu’ils avaient les années précédentes. Les couples vont se reformer, on retape un peu le nid. Début mai, il y a les accouplements, la ponte des œufs. » 

L’homme décrit aux nombreux touristes les comportements curieux de ces oiseaux marins. Pendant la haute saison, c’est plus de 1000 touristes qui viennent chaque jour découvrir ce lieu unique au monde. L’accessibilité du lieu attirent les curieux qui cherchent à comprendre les comportements parfois étranges des fous de bassan.

Une touriste sur place est heureuse d’avoir fait la route jusqu’ici : « Ce qui est vraiment surprenant, c’est quand tu fais le tour de la falaise. T’en voit plusieurs couches. Il y a 115 000 fous de bassan sur les 200 000 oiseaux présents. C’est vraiment impressionnant. » 

Étudier pour mieux protéger les oiseaux

Au total, dans le parc national, 12 projets de recherches sont menés par scientifiques et biologistes. Léa Desjardins, chercheuse pour le laboratoire d’ornithologie marine de Rimouski, étudie le comportement de quête alimentaire des fous de bassan. Un projet qui a vu le jour en 2008. Elle nous raconte ses opérations quotidiennes. 

« Le matin, en arrivant, on fait le suivi de la reproduction. Donc, on suit environ 220 nids. À chaque jour, il faut regarder ce qu’il y a dans le nid. Donc s’il y a un œuf, s’il y a un poussin, s’il y a une éclosion entre-temps, ou même la mort de l’œuf ou du poussin. »

Les fous de bassan reviennent d’Amérique centrale à partir d’avril afin de se reproduire ici jusqu’en septembre, après quoi il reparte en quête d’une eau plus chaude vers le sud. Ils restent donc quelques mois pour avoir la chance de les observer ici.