Le fleuve Saint-Laurent est libre de glace !
Publié le 25 janvier 2021 à 17:14, modifié le 25 janvier 2021 à 17:23
Par: CIMTCHAU
Il ne reste déjà que deux mois à l’hiver. Nous assistons à une saison plutôt douce jusqu’ici. Résultat : le fleuve Saint-Laurent est pratiquement libre de glace.
« C’est vraiment la météo locale qui fait que c’est une année très particulière. On devrait être à 15 km3 de glace dans le golf présentement, on est à un km3 de glace », déplore Peter Galbraith, chercheur en océanographie physique à l’Institut Maurice-Lamontagne.
Si la tendance ce maintient, la très faible quantité de neige représente un triste record pour la province.
« Depuis 1969 que le service canadien des glaces prend des cartes de glaces les jours la semaine, et pour la même date, c’est le plus petit volume ».
Si l’absence de glace favorise la navigation, les conséquences peuvent être importantes principalement pour l’érosion des berges.
« Au large, c’est vraiment l’eau libre, alors il y a formations de vagues, et ces vagues-là peuvent aussi détruire beaucoup plus facilement la glace qui est existante », ajoute le physicien.
La hausse de température inquiète les riverains.
«Ça m’inquiète, parce que ça amène des températures en dents de scie. À mon souvenir, on a peut-être vu la glace deux fois cette année. Effectivement, dans ce stade-ci de l’année, on en a vu plus que ça », se confie Josée Gauthier.
Afin de permettre au fleuve de se solidifier, la température doit baisser à -15 degrés Celsius la nuit. Or, le mercure ne cesse de grimper au fil des décennies.
« Jusqu’en 1958, les hivers, même doux, étaient suffisamment froids pour former de la glace. Ça ne vient qu’en 1958. Ensuite, 1969, 2010, 2011, 2016, et là, on se dirige pour peut-être 2021 encore ».
L’institut Maurice-Lamontagne prévoit que des hivers particulièrement doux comme celui-ci seront la norme d’ici 50 ans en raison des changements climatiques, et si la tendance se maintient, un fleuve glacé ne sera qu’un souvenir lointain.