Des changements majeurs sont observés dans le déplacement des baleines. Des eaux plus chaudes, la pollution des eaux, la présence humaine, affectent les cétacés. Par contre, dans la région, on peut encore profiter de belles sorties pour aller les voir. 

Emmy Bouchard, guide interprète pour la station d’excursion aux baleines  de la Baie de Gaspé décrit les observations de la matinée. « On a pu observer, de multiples fois des rorquals à bosse. Au début de la croisière, on en a vu trois quatre, d’un côté et de l’autre du bateau. Là, il y en a quelques-unes qui se trouvaient à plusieurs miles de nous. Honnêtement, 50 pour-cent de mes croisières, je vois des baleines puis 50 pour-cent, je n’en vois pas. »

Le capitaine d’un des bateaux de croisière, Ogier Gourbeyre, se réjouit. Les baleines sont au rendez-vous depuis quelques jours et ne se laissent pas désirer. « En ce moment, elles sont là. On a pas mal de chances parce que souvent, elles peuvent être un peu plus à l’extérieur. Mais là, elles sont vraiment rentrées dans la baie et en nombre surtout des baleines à bosse donc on est assez chanceux. » 

Les baleines se font rares à Tadoussac

Cela fait déjà plus de 10 ans que L’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a lancé une alerte sur les changements climatiques qui déciment les différentes espèces de baleines qui vivent dans l’Atlantique Nord. La GREMM, le groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, publie des cartes à partir d’observations faites sur toutes les côtes du Saint-Laurent. 

Andréanne Forest, rédactrice en chef de Baleine en Direct, le journal de la GREMM, explique qu’on ne peut pas uniquement tenir compte du faible nombre de signalements de cétacés pour tirer des conclusions d’une baisse des populations. « Sur Baleine en Direct, ce sont des cartes d’indication. Elles ne peuvent pas servir de base pour se référencer, pour comparer une année à l’autre. Après, on ne peut pas non plus comparer une année, semaine après semaine, il faut vraiment y aller sur la saison au complet. »

Un déclin qui semble tout de même bien visible, avec les cartes interactives de la GREMM qui recensent les présences des mammifères marins. Les données relevées correspondent aux alertes que donnent les scientifiques depuis des dizaines d’années.

On constate que les cétacés sont présents en très faible nombre au large de Tadoussac par rapport aux années précédentes. Autrefois qualifié de meilleur site d’observation des géants de la mer. Sans changements majeurs pour leur protection, les plus grands animaux de la Terre disparaîtront rapidement. Leur déclin est, malheureusement, déjà enclenché.