Jeannot Volpé attaque «l’élite acadienne»
Publié le 31 août 2018 à 14:15, modifié le 31 août 2018 à 14:55
Par: CIMTCHAU
Un gazouillis sur Twitter du candidat dans Madawaska-les-Lacs-Edmundston Jeannot Volpé, fait réagir. L’ex-ministre conservateur attribue l’annulation du forum bilingue de CBC/ Radio-Canada à une «élite acadienne». En très peu de temps plusieurs acadiens ont dénoncé cette affirmation.
L’assemblée législative du NB utilise la traduction simultanée, les municipalités aussi ce n’est pas acceptable a CBC/RDI pour une sois disant petite élite acadienne. Un petit groupe semble-t-il gonflé par des médias francophones qui veulent 2 débats distincts
— Jeannot Volpé (@JeannotVolpe) 29 août 2018
En s’attaquant à ce qu’il qualifie de «l’élite acadienne» le candidat visait des individus biens précis. «Probablement moins de 1 % de la population acadienne pourrait être considéré comme des élites. J’ai des amis dans la péninsule acadienne, j’ai été à l’université avec eux autres. Du très beau monde et ils ont une culture acadienne et ils sont fiers de ça et je suis fier de ça moi aussi»,assure le principal intéressé.
Parmi ses détracteurs, le juriste acadien Michel Doucet. Il insinue qu’avec des élus comme Jeannot Volpé, les droits de francophones ne seront jamais respectés.
Avec des francophones comme Jeannot Volpé à Fredericton, si jamais il est élu, nous pouvons dormir tranquille, nos droits ne seront jamais respectés! Je me demande ce que Robert Gauvin et Kevin Haché pensent des propos de M. Volpé?
— Michel Doucet (@doudroit) 31 août 2018
Une autre utilisatrice reproche au progressiste conservateur d’être hautain. Pour plusieurs ces propos démontrent une incompréhension des enjeux de ce débat.
« Les francophones auront droit à une traduction, les anglophones auront droit à un vrai débat. Le fait que lui ne voit pas de problème avec cela ça suggère qu’il a une mauvaise compréhension de l’idéal de l’égalité des deux langues au Nouveau-Brunswick», analyse le professeur adjoint en sciences politiques à l’École des hautes études publiques Université de Moncton, Gabriel Arsenault.
Le candidat affirme plutôt qu’il veut éviter que les enjeux économiques soient oubliés dans cette campagne. «Qu’un groupe me dise que j’ai une attitude hautaine et c’est presque dénigrant parce que j’ai dit que je ne suis pas un acadien. Je pense qu’il a des enjeux plus importants que ça au Nouveau-Brunswick», assure M. Volpé.
Jeannot Volpé se dit prêt à défendre sa langue mais se qualifie plutôt de canadien français. Une affirmation qui surprend Gabriel Arsenault. « Le projet national acadien ce n’est pas un projet qui devrait se baser sur la généalogie ou l’identité ethnique c’est supposé d’être un projet ancré sur le territoire», affirme le professeur de l’Université de Moncton.
Le chef du Parti progressiste-conservateur, Blaine Higgs, a préféré ne pas commenter cette controverse. Il estime qu’un politicien d’expérience comme Jeannot Volpé est en mesure de défendre lui-même ses propos.