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Construction : encore moins de job pour les gaspésiens?

Publié le 14 mars 2024 à 16:49, modifié le 14 mars 2024 à 16:49

Par: Félix Côté

Les travailleurs de la construction de la Gaspésie sont inquiets par la réforme Boulet qui vise à amplifier la mobilité interrégionale dans le domaine de la construction. Ils craignent de voir se réduire les possibilités pour eux de travailler dans leur propre région.

Plusieurs centaines de travailleurs de la construction ne réussissent pas à se trouver d’emplois. Ils soulèvent que la majorité des gros chantiers sont opérés par des entreprises de l’extérieur de la région qui amène leur propre main d’œuvre.

« Moi, je ne trouve pas ça acceptable qu’il n’engage pas de gens de la région. C’est bien écrit, mes compétences, mon travail, ma région, ma priorité. Là on ne l’a pas pentoute », lance le monteur d’échafaud, Yannick Duguay.

Cette situation pousse les travailleurs d’expérience à quitter le domaine pour subvenir à leurs besoins puisque même le taux chômage est bas, ils ne peuvent se permettre d’attendre que des emplois se présentent.

« Tous mes amis qui sont ici ils attendent pour des jobs sont occupés par du monde de l’extérieur. Je suis allé manifester à Québec parce que ce qu’ils veulent faire c’est pas bon pour nous autres », raconte le journalier, Éric Chedore.

Les nouveaux diplômés non-plus ne se trouvent aucun emploi. Plusieurs entreprises leur demandent d’avoir de l’expérience pour être embauché. Ils dénoncent le fait que très peu d’entre elles leur permettent d’en acquérir.

« Pourquoi est-ce qu’ils vont chercher du monde de l’extérieur alors qu’il y a de la main-d’œuvre ici. Je pense en plus que ça coûterait moins cher que moi je trouve ça très plate pour nous, on cherche et ils vont chercher du monde ailleurs », dénonce l’opératrice de machinerie lourde, Mégane Lantin.

Même ceux qui réussissent à se trouver de l’emploi dans la région auprès des entrepreneurs de l’extérieur déplorent que la bureaucratie ralenti leurs efforts.

« J’ai les j’ai les signatures qu’il veut, les 150 heures qu’il faut j’ai essayé d’avoir une carte d’exemption, j’ai un DEP en soudage montage qui devrait accélérer le processus et tout est bouchonné ça fait un mois et demi 2 mois que j’attend », explique le soudeur-monteur, Étienne Syvrais.

Avec le projet de loi 51, le ministre du travail veut accélérer le processus (quel processus?) en ouvrant les bassins, ce qui permettrait aux travailleurs de l’extérieur de la région d’appliquer sur les mêmes postes que les travailleurs ici en Gaspésie. La concurrence pour les emplois serait donc amplifiée. Une aberration selon les travailleurs gaspésiens.

« Moi, ce que je pensais qu’ils veulent avoir du Cheap labor, ils veulent encore faire venir des étrangers ici sans cartes de construction et ils vont prendre nos jobs. Ça va finir comme ça », ajoute Éric Chedore.

La commission parlementaire concernant la modification du projet de loi sur la mobilité des travailleurs de la construction est toujours en cours à l’Assemblée nationale du Québec à l’heure où l’on se parle. Chose certaine, les travailleurs de la construction de la Gaspésie n’ont pas dit leur dernier mot.