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Place en garderie : vers une crise sociale généralisée

Publié le 31 janvier 2024 à 08:51, modifié le 31 janvier 2024 à 10:42

Par: Félix Côté

Le manque de place en garderie est un réel problème en Gaspésie. 75 % des places promises en 2021 sont toujours manquantes, ce qui accentue la crise de la main-d’œuvre. De nombreuses jeunes familles qui désirent s’installer dans la région envisagent plutôt de quitter.

 

« Je pense présentement qu’on parle d’une crise sociale », déclare la porte-parole du collectif droit devant, Louise Gallien.

En 2021, 324 places en garderie ont été annoncées dans la région.

« Elles sont où ces places-là ? », se questionne Sabrina David, maman de Éliam, 16 mois.

Le manque critique de place en garderie oblige les jeunes familles qui ont choisi de s’établir dans la région à trouver des solutions. Mais, c’est un vrai casse-tête.

« En CPE c’est une liste d’attente interminable j’avais inscrit mon enfant avant même qu’il naisse en février 2022, il est né en septembre 2022 et j’ai eu seulement une place temporaire en septembre 2023 », raconte Sabrina David.

Plusieurs mamans doivent rester à la maison. Selon Sabrina David, avoir un enfant aujourd’hui revient à mettre sur pause sa carrière. Elle a l’impression que la société a fait un pas de recule de cent ans.

« C’est comme si on était dans un labyrinthe et qu’on faisait juste arriver dans des culs-de-sac. Il y a tellement de problèmes qui s’en pile les uns sur les autres par-dessus les autres, pauvret je ne sais pas c’est quoi la solution », ajoute la maman d’Éliam.

Manque de place en garderie , crise de la main d’œuvre, crise du logement: la Gaspésie est en proie à un cercle vicieux. Alors que les familles ont l’impression d’être plongé dans une crise sociale généralisée, la députée de Bonaventure martèle que les délais pour l’attribution des places en garderie sont normaux.

« Présentement, globalement dans le comté de Bonaventure, les délais dans la majorité des projets sont conformes à ce qu’on voit ailleurs au Québec », mentionne Catherine Blouin.

« En fait, on se demande quelle est la vision du gouvernement pour le mandat qu’il lui reste concernant le rôle de l’État en éducation, service de garde, en santé, en logement. Quel est l’intervention et le rôle du gouvernement pour résorber un certain nombre de crises », se questionne le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.

Le cas de Sabrina David n’est pas unique, et plusieurs familles ont décidé de quitter la région. D’autres mamans sont monoparentales et/ou proviennent de l’immigration et n’ont donc aucune famille pour les aider.

« Moi je suis inquiète de voir quel est le traitement qu’on réserve aux familles en ce moment qui font le choix d’avoir des enfants. On veut des enfants, on entend les discours pour ensuite avoir des travailleurs et tout. Mais, qu’est-ce qu’on fait en ce moment pour aider les familles? Pas grand-chose », ajoute Louise Gallien.

Les organismes qui viennent en aide aux jeunes familles constatent les difficultés auxquelles elles font face dans la région. Et selon eux, elles s’empirent à une vitesse fulgurante.