Quand les aînés nous parlent de leur famille, on se demande bien comment ils auraient pu limiter leur party de Noël à 6 personnes?

«Je suis né en 30, le 7 janvier 1930. J’arrive tout près de 92.  Je suis né dans la dépression.  C’était pas riche dans ce temps-là. On était 16 de famille. Ça fait qu’avec le grand-père pis la grand-mère, les parents, ça faisait une belle gang dans la maison!», raconte M. Rémi Audet, résident de Bonaventure, mais natif de Maria.

Dans ces années, on se rendait à la messe de minuit à pieds ou en carriole. «On allait à la messe de minuit, en voiture à cheval. Il fallait être habillés avec des grosses peaux de mouton », explique Mme Mariette Arsenault, 87 ans.

Les cadeaux étaient simples, nous rappelant que les étals de fruits de l’époque n’étaient pas aussi garnis qu’aujourd’hui et que les centres commerciaux n’avaient pas pignon sur rue. « On mettait notre bas de dans l’escalier, un bas de Noël, ben là-dedans, y avait une orange, une pomme, des bonbons », se souvient Mme Marcelle Poirier, résidente de Bonaventure.

« Il y avait pas grand-chose d’acheté, se remémore M. Evariste Bourdages, 86 ans. Si on avait un jouet, c’est parce que quelqu’un de la famille était habile de ses mains pis qu’il l’avait fabriqué », ajoute-t-il.

Si les présents étaient peu nombreux, la nourriture sur les tables, elle, était bien abondante!

«Je sais qu’on avait beaucoup de quoi à manger, les tables étaient bien garnies, puis c’était l’fun. J’suis pas venu à 235 livres pour rien, c’est parce que j’ai mangé dans ma vie, puis j’ai encore bon appétit », plaisante M. Bourdages, sous le regard amusé de son épouse.

Accompagnant les odeurs de la cuisine, la musique et les chants remplissaient les maisons. «Chez nous, on chantait, pis on avait un piano, pis lui, il jouait assez bien, puis on chantait, puis moi aussi, je suis dans la chorale », raconte, toute souriante, Mme Louisa Henry.

Les beaux souvenirs de Noël ne remontent pas seulement à l’enfance.

«J’ai un autre beau souvenir de Noël, tient à raconter Mme Arsenault. On était mariés, on avait eu nos 5 enfants, puis à un moment donné,  on s’est mis à jaser, pis j’ai dit, j’ai jamais eu de filles, moi. Pis il m’avait acheté une belle poupée de collection pour Noël. C’était mon cadeau de Noël. » Trente ans plus tard, la poupée de Mme Arsenault trône toujours sur sa table de chevet.

On peut garder longtemps notre cœur d’enfant.

Joyeux temps des fêtes!