Mon topo Des aînés sans bain durant plus de deux semaines
Publié le 21 février 2018 à 16:14, modifié le 22 février 2018 à 11:43
Par: CIMTCHAU
Des aînés font les frais d’un manque systémique de personnel. Des situations rapportées par plusieurs employés de différents départements de la résidence St-Joseph à Maria, un CHSLD ainsi que des membres de la famille des résidents. Le syndicat du personnel de soutien du CISSS de la Gaspésie dénonce également les conditions de travail.
Les dénonciations anonymes se sont accumulées dans les derniers jours. Ils nous rapportent que chaque jour, une préposée aux bénéficiaires manque à l’appel à la résidence de Maria. Les préposées sont donc débordées et doivent couper dans certains services. Au cours du dernier mois, une dame n’a pas eu de bain pendant deux semaines, alors que deux bains par semaine doivent être offerts.
« La journée où la dame devait prendre son bain, il y avait un manque d’effectif. Ce qu’on a dit c’est qu’on a laissé faire le bain de madame. La semaine suivante, il y avait encore une problématique de manque d’effectif. Donc, autrement dit, son bain a été également remis à la semaine suivante », explique le président du syndicat du personnel de soutien du CISSS de la Gaspésie, Pierre-Luc Boulay.
D’autres informations ont été relayées par des employés ou des familles de résidents qui ont refusé de témoigner à visage découvert par crainte de représailles de l’employeur.
Ils affirment que certains des résidents ne mangeaient tout simplement pas, faute de personnel pour les aider. Régulièrement, des préposées aux bénéficiaires se retrouvent seules sur leur quart de travail, alors qu’elles devaient être trois. Certaines coupent leur diner pour s’assurer que les résidents soient nourris. « Ça implique que si elles s’en vont il y a 2-3 patients qui ne mangent pas. C’est sûr qu’elles vont rester », mentionne Pierre-Luc Boulay.
Le syndicat accuse la réforme Barrette de ne pas s’adapter à la réalité d’aujourd’hui avec le ratio de 7 patients par préposée aux bénéficiaires « Aujourd’hui, ce qu’on vous dit, la réalité n’est pas la même lorsque les normes ont été conçues : à l’époque, les bénéficiaires avaient une certaine autonomie: étaient capable d’aller à la salle de bain, étaient capables de se nourrir seul. Aujourd’hui, la réalité étant qu’on parle de gros troubles cognitifs ».
Il y a aussi une pression des gestionnaires qui nous a été rapportée par le syndicat. « L’employeur, lui, qu’est ce qui leur dit: vous devez malgré tout effectuer l’ensemble de vos tâches même s’il manque une préposée sur le plancher. C’est complémente irréaliste ».
Le CISSS de la Gaspésie refuse d’émettre des commentaires avant d’avoir discuté avec les résidents. Une rencontre est prévue ce soir.
