Serge Desrosiers : « Moi, je te dirais que c’est quinze à vingt pour cent de mon salaire qui s’envole. » – Serge Desrosiers, président du syndicat de la sylviculture

L’une des principales difficultés pour ces travailleurs était le mode de rémunération à forfait qui créait un salaire variable et imprévisible. Le projet-pilote permettait une rémunération hybride comportant un taux horaire fixe ainsi que des bonis basés sur la productivité.

« Ils avaient enfin un salaire décent et maintenant ils se retrouvent pris avec des salaires qui n’ont pas de bon sens pour énormément d’heures de travail. » – Serge Saint-Pierre, président de la CSN dans la Gaspésie et les Iles-de-la-Madeleine

Le projet, qui était en vigueur depuis 2020, amenait également certains avantages sociaux comme des congés mobiles et un REER collectif. Selon le président du syndicat, ces conditions devraient être accessibles pour tous les travailleurs sylvicoles. La perte de celles-ci pourrait pousser certains travailleurs à quitter la forêt.

« Les travailleurs s’attendaient à ce que ça devienne la norme. Malheureusement, le gouvernement, sans donner de raison, a décidé d’arrêter le projet. Donc, il y a plusieurs travailleurs qui se demandent s’ils vont revenir travailler avec les conditions qu’il y avait antérieurement au projet. » Serge Saint-Pierre

La situation désole également les élus de la région. Pour la MRC de la Matapédia, cette industrie demeure un moteur économique important.

« Quand on nous dit qu’un projet-pilote, qui a fait ses preuves, ne sera pas poursuivi, c’est sûr qu’il y a une déception importante autant plus dans un territoire comme le Bas Saint-Laurent ou même la Matapédia. Dans mon cas, où la foresterie prend énormément de place. » – Chantale Lavoie, préfète de la MRC de la Matapédia

La ministre des Ressources naturelles et des Forêts remet sur les épaules des employées de négocier leurs conditions de travail de gré à gré avec leurs employeurs.

« Bien sûr il y a toujours des discussions avec les partenaires du Bas-Saint-Laurent … Je rappelle que c’est une relation employeur-employé, donc j’encourage les employés à parler à leur employeur pour que les échelles salariales s’ils le souhaitent soient appliquées à l’intérieur des entreprises. » – Maité Blanchette-Vézina, ministre des Ressources naturelles et des Forêts

90 travailleurs sylvicoles sont affiliés à la CSN dans la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Le début de la saison devrait débuter dans les premières semaines de mai.