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ALENA : les producteurs laitiers veulent le statu quo

Publié le 5 septembre 2018 à 15:58, modifié le 5 septembre 2018 à 16:04

Par: CIMTCHAU

Les négociations de l’accord de libre-échange nord-américain ont repris ce matin à Washington. Le système de gestion de l’offre reste un des points sur lequel les parties peinent à s’entendre. Les producteurs de lait du Nouveau-Brunswick espèrent qu’ils pourront conserver leurs acquis.

Les producteurs de lait ont beaucoup à perdre dans la renégociation de l’ALENA. «C’est beaucoup inquiétant parce qu’on ne sait pas ce qui va arriver. Si jamais la gestion de l’offre tombe au Canada, c’est certain qu’il n’y aura pratiquement plus de producteurs. On ne peut pas compétitionner avec les Américains», souligne le co-propriétaire de la Ferme Oscar Daigle dans la Communauté de Haut-Madawaska.

Le producteur explique qu’une part des revenus des fermiers américains proviennent du gouvernement.

Les canadiens espèrent qu’Ottawa continuera de défendre le système, qui est inexistant aux États-Unis. Ils souhaitent également éviter que le pays permette aux Américains d’exporter plus de produits laitiers comme ce fut le cas avec les Européens.

«Si tu as un arbre devant chez vous et que tu dis que tu veux le garder et à toutes les années tu vas donner un coup de hache dedans, un moment donné il va mourir.»– Marcel Daigle

Dans la dernière année, une nouvelle catégorie de lait, moins dispendieuse, a été créée, pour concurrencer le lait diafiltré.  «Les transformateurs n’ont pas avantage à faire venir le lait des États-Unis, le lait diafiltré donc ils achètent ce lait-là qui est de la classe 7», explique M. Daigle.

Le faible coût de ce nouveau produit a cependant contribué à la décroissance des revenus.

Au Nouveau-Brunswick, le prix reçu par les producteurs pour un litre lait au est ajusté en fonction de l’utilisation des produits laitiers dans l’Est du pays. Par exemple, en 2017, 27% de la production a été utilisée pour produire de la classe 1, soit les breuvages et les crèmes. Ce même pourcentage de la production de chaque fermier lui sera payé au taux de cette classe, qui est la plus lucrative.

Le reste des revenus sera également calculés en fonction de l’utilisation des autres classes de produits (yogourt, fromage, beurres, crème glacés, etc.) et de leurs tarifs qui sont moins élevés.

Le prix du litre à l’épicerie a grimpé de 5 cents, plus tôt cette semaine au Nouveau-Brunswick. Les producteurs toucheront 3 cents de plus sur le lait de consommation.

«Mon lait qui est produit sur la ferme ce n’est pas seulement du lait de consommation, il y en a une partie qui va pour faire du beurre, il y en a une partie qui va pour le fromage. Dans mes poches à moi c’est à peu près 1,25 cent du litre que je vais recevoir», assure-t-il.

Les producteurs déplorent également que les transformateurs empochent une trop grosse part des profits.

Difficile d’être rentable

«J’ai acheté la ferme de mon père en 2009. À ce moment-là je vendais le lait 80 – 82 cents du litre. Le mois passé je l’ai vendu 72», témoigne Mario Lavoie de la Ferme République.

Les dépenses des fermes laitières ont quant à elles augmenté de plus de 4% dans la dernière année. Le phénomène est en partie attribuable à l’augmentation du prix de la nourriture et de l’essence ainsi qu’au temps sec des derniers étés.

«Les fermes tombent comme des mouches et c’est compréhensible  parce que financièrement c’est de plus en plus dur. Ça coûte de plus en plus cher et le revenu n’est pas là», affirme M. Lavoie.