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Nouvelles

Une autre épreuve pour Roxanne Roy

Publié le 30 juillet 2018 à 13:09, modifié le 30 juillet 2018 à 14:07

Par: CIMTCHAU

Moins de cinq mois après la condamnation de son agresseur, la victime d’abus sexuels, Roxanne Roy, replonge une fois de plus dans de douloureux souvenirs.

La jeune femme de la Péninsule acadienne, qui s’est battue contre le système judiciaire pendant 10 ans, craint que David Murphy soit libéré après seulement neuf mois de prison. Il a été condamné à 18 mois en mars dernier. « Je veux reprendre une vie normale. Après neuf mois, je ne pense pas que je sois totalement prête à lui faire face », affirme la jeune femme.

Celui qui l’a agressé pour la première fois alors qu’elle était âgée de six ans pourrait être libéré à la moitié de sa peine de prison. « J’ai perdu 10 ans de ma vie à me battre contre le système judiciaire pour prouver ma cause et lui il pourrait sortir après neuf mois. Ce n’est pas correct », dit Roxanne Roy.

David Murphy a été condamné à 18 mois de prison en mars dernier. Une condamnation que Roxanne Roy trouvait juste. Mais il a demandé, le mois dernier, d’obtenir sa libération en novembre. « Il veut demander une libération totale, donc sans maison de transition (…) Il reste quand même près de chez moi. Oui il a une interdiction de m’approcher, mais en liberté totale, j’ai des chances de le croiser quelque part », ajoute-t-elle.

Lorsque son agresseur demandera sa libération, elle devra expliquer encore une fois devant la commission des libérations l’impact des agressions sur sa vie. « C’est encore de tout se remémorer ça dans ma tête. C’est difficile », mentionne la victime.

La jeune femme de 22 ans a eu plusieurs séquelles psychologiques à la suite des agressions qu’elle a subies à l’âge de six et de dix ans. « Ma santé mentale a pris un coup. J’étais tout le temps en dépression. Je suis très médicamentée. Je n’ai pas pu finir mes études. J’étais à l’université en criminologie et j’ai été obligée de lâcher parce que je n’avais plus la tête là », explique-t-elle.

La directrice de l’Accueil Sainte-Famille, qui accompagne les victimes, voit trop souvent des femmes abandonner les démarches judiciaires en raison de la lenteur des procédures et des sentences trop clémentes. « La plupart du temps, les victimes doivent se battre pour très longtemps juste pour arriver au processus de cour et commencer à raconter leur histoire qu’elles ont déjà racontée des milliers de fois », exprime Nadia Losier.

Avec les élections qui s’en viennent, Roxanne Roy demande aux politiciens de mettre en place des mesures pour mieux protéger les victimes.