Rappelons qu’un couple de radiologistes avait décidé de quitter le Centre hospitalier régional du Grand-Portage (CHRGP) en mai 2018 pour aller pratiquer à l’hôpital d’Edmundston. CIMT Nouvelles avait aussi appris en exclusivité en mars dernier qu’un troisième allait les rejoindre. Le Centre hospitalier perdait donc la moitié de ses radiologistes en moins d’un an.

La loi prévoit que le spécialiste donne un préavis de deux mois avant de quitter afin d’assurer la continuité des services, donc le départ n’est pas immédiat. Le Centre hospitalier devra tout de même fonctionner avec seulement deux radiologistes sur une possibilité de six.

La nouvelle inquiète des usagers

La nouvelle inquiète les usagers que CIMT Nouvelles a rencontrés ce matin. Plusieurs évoquent les délais pour recevoir les résultats qui peuvent être beaucoup plus longs.

« Je vais pouvoir vous dire ça dans six semaines une fois que mon plâtre sera enlevé et que je vais devoir faire une autre radio », lance une jeune femme qui s’est cassé la jambe pas plus tard qu’hier.

La présidente du Comité des usagers de Rivière-du-Loup, Marielle Raymond, craint aussi la situation.

« C’est sûr que les urgences passeront. Les cas les moins urgents vont peut-être rester en arrière. Mais des fois, ce qui est moins urgent le devient un moment donné », fait valoir Mme Raymond.

Elle ajoute : « On a besoin de l’expertise des radiologistes pour tous les médecins spécialistes, que ce soit les orthopédistes, les chirurgiens ou les gens en oncologie. »

Des répercussions jusqu’au Kamouraska

Le départ d’un quatrième radiologiste aura des répercussions jusqu’au Kamouraska. Sans compter que le nouveau radiologiste qui devait arriver en septembre s’est finalement désisté.

« Les radiologistes de Rivière-du-Loup sont censés de venir donner du temps ici deux jours à trois jours par semaine. Là, c’est sûr que s’ils sont seulement deux, ça va être difficile pour eux de compenser  », mentionne Jean Martin, porte-parole du comité « Mes Soins restent ici ». Récemment, un radiologiste est même sortie de sa retraite pour offrir ses services deux jours par semaine à l’hôpital de La Pocatière.

« On s’expose à d’autres départs »

Des mesures seront mises en place pour soutenir les deux radiologistes restants.

« Dans un contexte de fragilité comme celui-ci, on s’expose à d’autres départs. C’est ce qu’on veut prévenir », soutient le Dr Jean-Christophe Carvalho, directeur des services professionnels, CISSS du Bas-Saint-Laurent

« Dans la dernière année, il y a eu des échanges, notamment avec la chef de service de la radiologie à Rivière-du-Loup. Par contre, force est de constater qu’il y a encore certains enjeux, on ne le nie pas », enchaîne-t-il.

Le CISSS du Bas-Saint-Laurent indique redoubler d’efforts pour recruter des spécialistes. D’ici là, un radiologiste de Montréal viendra en renfort une semaine par mois dès cet été. Certains examens pourront être réalisés à distance.