«Dans les circonstances qu’on était, on a tout fait pour les sauver! » ,lance Stéphane Boudreau qui a participé à l’opération de sauvetage.

Plus de deux jours après les tristes événements qui ont coûté la vie à Mathieu Bélanger, monsieur Boudreau est toujours ébranlé. Celui qui revenait avec sa conjointe à la marina de Carleton-sur-Mer après une sortie en mer samedi après-midi était loin de se douter que son zodiac allait devenir un bateau de sauvetage.

« C’est là qu’on a été informé qu’il y avait une urgence et de retourner sur l’eau pour porter secours à deux personnes qui étaient sur un rocher à Miguasha.C’est les seuls détails qu’on avait.Pis, nous vu qu’on avait vu des personnes le matin, on est repartie exactement où on les avaient vu »,raconte l’homme.

Rendus sur place, ils localisent Mathieu Bélanger et l’une de ses amies qui se trouvent en bas de la falaise, près de rochers. Les forts vents, les vagues de 8 à 10 pieds et le secteur escarpé ont complexifié l’opération de sauvetage.Un compagnon du groupe s’est aussi jeté à l’eau pour venir en aide à son ami.

«On frappait les rochers avec le bateau. Les pompiers nous ont aidés pour attacher l’embarcation pour la stabiliser le mieux possible » , se rappelle-t-il.

Selon les policiers,les deux plaisanciers auraient été surpris par la montée des eaux. Samedi, il faisait froid et la température de l’eau oscillait autour de 3 degrés.

«La première qu’on a réussi à embarquer avait un peu plus d’énergie.(…) La deuxième victime était extrêmement faible.L’hypothermie était extrêmement avancée.(…) L’ami et ma conjointe l’ont réchauffé tout le long qu’il était avec nous dans le bateau. On avait espoir de pouvoir réussir à le sauver », confie-t-il.

Transporté d’urgence à l’hôpital,le père de famille de 39 ans rendra l’âme quelques heures plus tard.

Ses collègues de travail et ses proches le décrivent comme un pince-sans-rire, sportif, un homme impliqué dans la communauté de Saint-Siméon où il était pompier depuis une quinzaine d’années.

«C’était quelqu’un qui adorait la nature. Il adorait être à l’extérieur. Il adorait les activités physiques. C’est quelque chose qui le passionnait. Les pompiers c’est quelque chose qui le passionnait. C’était un bon pompier et un bon vivant » , se souvient le coordonnateur incendie de la MRC de Bonaventure, David Thibault.

Un de ses collègues de travail s’explique mal le fait que son ami a pu être surpris par la montée des eaux, alors qu’il avait l’habitude de calculer les risques.

L’enquête du Bureau du coroner pourra peut-être répondre à cette interrogation.