« Je ne veux pas attendre que quelqu’un ait un accident grave, qu’il y ait des blessés ou que quelqu’un se fasse tirer sur son perron », fustige le député d’entrée de jeu.

Sylvain Roy en a assez du refus du gouvernement d’agir pour contrôler la surpopulation de chevreuil. Il s’est entouré ce matin de représentants des agriculteurs, de citoyens et de chasseurs qui en ont également ras-le-bol.

« Ce qu’on demande au gouvernement ce n’est pas compliqué, c’est de faire une sous zone dans la Baie-des-Chaleurs pour redéfinir des modalités de prélèvement », demande Sylvain Roy.

En clair, il faudrait intensifier la chasse dans la Baie, où 80% des chevreuils présents sur le territoire gaspésien se retrouvent. D’autant plus qu’ils sont majoritairement près des champs agricoles et des routes.

Selon un représentant des agriculteurs qui a fait de nombreuses représentations auprès de Québec, il semble que le fait d’avoir une zone, la zone 1, qui fait le tour de la Gaspésie diminue l’importance de la situation. C’est que les chevreuils sont beaucoup moins nombreux ailleurs sur le territoire où il n’est pas question de surpopulation.

L’urgence de la situation est pourtant indéniable selon le directeur régional de l’UPA. Il affirme même que la situation met en péril la viabilité économique de certains agriculteurs, impuissants devant les cerfs qui mangent et piétinent leurs cultures.

« Il y a même des champs de pomme de terre qui ont été rasés complètement par les cerfs de Virginie », dit M. Thétrault.

Un citoyen de New Richmond était aussi présent pour dénoncer la présence accrue et mal contrôlée selon lui de chasseurs qui suivent les chevreuils, trop près des résidences.

« Ma conjointe a sorti pour aller travailler et ça a fait feu près de chez-nous, tellement, qu’elle s’est agenouillée », déplore Vital Normandeau.

Un autre résident s’est buté à une fin de non recevoir de Québec après avoir déposé une pétition l’an dernier demandant une clôture anti cervidé à Matapédia. 20 collisions y ont été comptabilisées l’an dernier sur la 132.

« Est-ce qu’il faut attendre que quelqu’un se fasse tuer avant que quelque chose bouge? », dit Daniel Bélanger, citoyen de Matapédia

La direction régionale semble ouverte à l’ouverture d’une sous zone pour la Baie-des-Chaleurs. Cependant, il n’est pas question pour le ministre d’ouvrir la zone avant 2019. Soit beaucoup trop tard pour les gens de la Baie-des-Chaleurs.

« Il y a quelque chose de grave qui se passe pis faut qu’on fasse de quoi pis je ne vois pas ce que ça dérange de couper la zone en deux », dit le représentant de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, Alain Poitras.