Alors que les sessions de cégep et d’université reprendront dans quelques jours, David Lévesque et Raphael Guité verront partir une quinzaine de leurs employés, soit près de 40 % des effectifs.

«C’est possible qu’on ferme même une journée au restaurant. On est en train d’évaluer ça. On va essayer de faire plus avec les employés qu’on a, mais ça met une pression sur tout le monde», affirme l’associé du site d’aventure aux 4 vents, David Lévesque.

«Depuis quelques années, l’affluence touristique est décalée en août et septembre. Avant septembre c’était moyen, maintenant, en 2020 et 2021 c’est un mois très fort », poursuit le propriétaire d’entreprises touristiques et d’un restaurant de Carleton-sur-Mer, Raphaël Guité.

Les deux instigateurs de la pétition souhaitent converser leurs employés jusqu’à la Fête du travail. Ils demandent au gouvernement de repousser de trois semaines le début des cours.

« Nous on a consulté nos collègues, nos amis d’autres entreprises touristiques puis on en vient tout le temps avec cette solution-là», assure monsieur Lévesque.

Le gérant du restaurant le Héron devra lui aussi se passer de 7 employés prochainement. Il est d’avis que les syndicats et les établissements d’enseignement devraient aussi se joindre au débat.

«C’est eux qui organisent les cours. C’est eux qui organisent leur session. Donc c’est eux qui ont la possibilité de voir où est-ce qu’ils peuvent nous aider», croit Patrick Poirier.

«Un moment donné, les institutions scolaires ne doivent pas être figées dans des protocoles administratifs», s’exclame le député de Bonaventure, Sylvain Roy.

L’ancien député péquiste a déjà tenté de faire renverser la vapeur dans le passé. Il croit que les vacances de Noël pourraient être écourtées, afin de combler le manque à gagner. Il assure qu’il reviendra à la charge avec sa demande cet automne.

«Ça serait tout à fait cohérent, intelligent et adapté à l’économie régionale. (…) Je pense que c’est un enjeu qu’il faut mettre sur la table à l’automne et je vais demander à ce qu’il y ait une réflexion sur la réforme du calendrier scolaire au Cégep.»

«On a parlé avec des professeurs du Cégep, et je vous dirais que huit professeurs sur 10 me disent qu’ils aimeraient mieux recommencer en septembre et finir en juin que de finir en mai et recommencer à la mi-août, parce que c’est l’été et qu’il fait encore beau», explique monsieur Guité.

Peu d’ouverture de la part de ministre McCann 

«Après l’année que les étudiants et les étudiantes ont connu, il n’est aucunement envisagé de retarder la rentrée scolaire», explique par écrit le directeur du Cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Nicolas Descroix.

«2 ans après avoir essuyé un refus de la part de la ministre du Tourisme à modifier le calendrier scolaire dans le but de laisser plus de temps aux entreprises de bénéficier de la main-d’oeuvre étudiante durant la saison touristique, voilà que la question revient dans l’actualité grâce aux interventions très pertinentes de Raph Guite.La CAQ pourrait-elle avoir enfin un peu d’ambition pour contrer la pénurie de main-d’œuvre et retarder la rentrée étudiante ? (…) Avons-nous besoin de rappeler au gouvernement la grande précarité financière de la majorité des étudiants au Québec ?Je suis de tout coeur avec les entrepreneurs touristiques et je souhaite qu’on se penche encore une fois sur cette excellente solution, par respect pour l’industrie», fait savoir sur son compte Facebook la députée de Gaspé, Méganne Perry-Mélançon.