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Réforme de la santé : un accueil tiède dans la région

Publié le 30 mars 2023 à 16:29, modifié le 30 mars 2023 à 16:55

Par: Louis-Philippe Morin

Christian Dubé lance un vaste chantier pour réformer le réseau de la santé. Dans la région, la réforme est accueillie de manière mitigée. Le ministre de la Santé prend de front les syndicats et les médecins spécialistes, ce qui laisse présager des négociations mouvementées.

Christian Dubé prend le taureau par les cornes… Et promet de réformer la santé. Un remaniement qui est accueilli avec tiédeur par les syndicats locaux.

« Après quatre réformes en 25 ans… on fait toujours la même chose. On jette le bébé avec l’eau du bain… au lieu de rénover à l’intérieur. Même si on change la structure, on n’améliore pas nécessairement les conditions de travail. », avoue Pier-Luc Bujold, président du SIIIEQ.

Un des objectifs du ministre de la Santé est de créé un organisme central : Santé Québec pour la gestion du système hospitalier. Une centralisation qui dérange.

« Il y a des particularités pour les régions. La centralisation, un seul employeur au Québec… Ça va faire que nous, comme on le voit, que les régions seront moins bien représentées. », spécifie le président du Syndicat des infirmières, infirmiers et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec.

C’est donc dire qu’une infirmière de Montréal qui veut déménager en Gaspésie, par exemple, ne perdra plus son ancienneté. Jusqu’ici, un tel changement de région l’aurait forcée à revenir au bas de liste quand vient le temps de choisir les quarts de travail et les vacances. On pourrait se réjouir de voir du personnel venir en aide à celui en place dans la région… mais l’inverse est aussi possible.

« Si des gens qui ont travaillé, en région, pendant des années trouvent attrayant de revenir ou de retourner en ville et qu’ils abandonnent tout simplement nos régions, on aura plus de difficulté à recruter parce que les bons éléments qui ont travaillé 10-15-20 ans qui partent de leur plein gré décident d’aller ailleurs pour toutes sortes de raisons familiales ou professionnel. », s’inquiète Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine.

Pour d’autres, ce mouvement de personnel permettra peut-être d’enfin débloquer des investissements gouvernementaux pour solutionner des problèmes récurrents locaux.

« Si on veut mener à bien cette mobilité de la main-d’œuvre, il va bien falloir, effectivement, travailler sur le manque de logements locatifs et aussi sur le manque de places en garderie. », croit Valentine Palma, directrice des communications de la Chambre de commerce et d’industrie de la Baie-des-Chaleurs.

Le ministre Dubé désire aussi nommer un administrateur par établissement hospitalier. Par exemple à Maria c’est le CISSS qui décide des orientations et non pas un directeur sur place. Mais les propositions locales auront-elles un poids décisionnel?

« Pour ce qui est de la population, à partir du moment où on n’a plus vraiment un mot à dire. Les conseils d’établissements… Ça c’est bon pour les écoles primaires et secondaires. Mais est-ce qu’entre vous et moi, ça change vraiment les grandes décisions des directions d’école ou des conseils scolaires… j’ai des doutes. », nous dit Joël Arseneau.

Le volumineux projet de loi 15 sera évidemment débattu en Commission parlementaire avant son adoption. Les syndicats et les politiciens pourront donc se faire entendre avant que le ministre ne dépose la mouture finale de ce qui pourrait changer la Santé pour toujours au Québec.