Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Redécoupage électoral : la Gaspésie redessinée au fédéral et au provincial?

Publié le 15 février 2024 à 16:36, modifié le 15 février 2024 à 16:36

Par: Louis-Philippe Morin

La représentation des Gaspésiens tant au fédéral qu’au provincial est attaquée de toutes parts ces jours-ci. Alors qu’on est en pleine commission à Québec, la cour fédérale refuse le sursis demandé pour l’entrée en vigueur de la nouvelle carte électorale fédérale… La juge Negar Azmudeh a rejeté les arguments de l’avocat gaspésien, Alexis Deschênes, et du groupe Droits collectifs Québec. Ces derniers réclamaient un sursis sur la possible disparition de la circonscription Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia… le temps que les demandeurs puissent être entendus sur le fond de l’affaire. Ils aimeraient faire valoir que la circonscription monstre qui serait créée ne représenterait pas les réalités du terrain et serait difficile à défendre pour un seul député.

« On fait souvent appel au gros bon sens. On trouve que cette expression-là n’est pas galvaudée dans la situation actuelle. Alors que, de tenir une élection, sur une carte qui pourrait, potentiellement, ne pas respecter le droit des électeurs et des électrices de la Gaspésie. On trouve qu’il y a là un certain illogisme », Étienne Alexis Boucher, porte parole pour Droits collectifs Québec ne mâche pas ses mots…

La disparition probable du comté d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia l’inquiète. S’il accepte la décision de la juge, qui n’accorde pas de sursis pour discuter de la refonte électorale de la région… il espère que le jugement à venir sur le fond de la question ira en sa faveur. Il estime, comme bien d’autres, que le comté qui serait formé si la réforme va de l’avant serait certainement difficile, voire impossible à défendre pour un seul député.

« Peu importe où je suis dans la circonscription, les gens me parlent du coût de la vie et du redécoupage électoral (…) Les gens ne peuvent pas comprendre pourquoi on enlève une circonscription dans une région aussi vaste que la nôtre », note Kristina Michaud, députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia.

L’élue de la circonscription, qui est dans la mire de la commission qui redessine la carte électorale, s’hérisse de voir que l’autre élue de la région, Diane Lebouthillier, lance déjà sa campagne pour sa réélection, dans Matane, comme si le nouveau comté était créé.

« Ça a vraiment été une opportunité pour moi d’être avec les gens de la Matanie. Je leur ai dit que j’ai un intérêt à être leur prochaine candidate pour le parti libéral, lors de la prochaine campagne électorale », nous confiait Diane Lebouthillierau cours des dernières heures.

Si on attend de voir la suite des choses au fédéral, les travaux se terminaient au provincial. Les deux députés caquistes de la Gaspésie défilaient devant les commissaires de la représentation électorale… portant leurs arguments. Ils étaient devancés dans ce travail par la ministre responsable de la région… qui a martelé le clou.

« Les grands perdants de votre proposition, en tout respect, mesdames et messieurs les commissaires, ce ne sont pas juste les députés des circonscriptions projetées… mais ce sont plutôt, et surtout, les citoyens de ces comtés-là. Ils seront privés d’un accès équitable à leurs représentants élus », résume Maïté Blanchet-Vézina.

Disposant de 20 minutes chacun, les députés ont insisté sur le fait que la moitié des citoyens qui ont assisté aux rencontres de la commission sur la représentation électorale, l’automne dernier, partout en province, provenaient de la région…

« Je suis devant vous, aujourd’hui, tout vêtu de noir… et ce n’est pas par hasard, considérant la nature de la journée. Je trouve que c’est une journée préoccupante pour la démocratie de notre région… préoccupante pour les régions du Québec et, particulièrement pour ma Gaspésie. », a lancé Stéphane Sainte-Croix aux commissaires…

« La vitalité d’une région, comme la Gaspésie, est menacée par le scénario de la fusion des circonscriptions de Bonaventure et Gaspé. Le député élu devrait, inévitablement, faire des choix et laisser de côté certains dossiers prioritaires par manque de temps et de ressources. Choisir, c’est renoncer », a philosophé, Catherine Blouin, députée de Bonaventure.

Tant au fédéral qu’au provincial, l’Est-du-Québec, et en particulier la Gaspésie, voit le portrait politique changer, muter… reste à savoir si le statuquo prévaudra ou s’il faudra apprendre à faire de la politique autrement. L