Depuis quelques années, le nombre d’inscriptions dans le programme de soins infirmiers ne fait que chuter au Cégep de La Pocatière. S’il n’y avait que 13 élèves en 2016 et 9 l’an dernier, voilà qu’ils ne sont plus que 4 dans la nouvelle cohorte 2018-2019. Une situation vécue par plusieurs collèges québécois.

Il n’était pas rare par le passé que les classes atteignaient entre 20 et 24 élèves. Selon le porte-parole de l’organisme Mes soins restent ici, Jean Martin, cette situation n’est pas unique au Cégep de La Pocatière.

«Toutes les demandes ont diminué partout dans les cégeps de la province et dans le Bas-Saint-Laurent aussi, mais à 4, c’est très inquiétant », a-t-il mentionné mercredi matin.

Même son de cloche du côté de la coordonnatrice du programme de technique en soins infirmiers au Cégep de La Pocatière, Louise Chénard.

« C’est sûr, quand on a appris qu’on avait 4 étudiants, cela fait un choc », a-t-elle raconté.

Bien que le ministère de l’Éducation ait accepté qu’il offre les cours cette année, l’établissement scolaire n’a aucune garantie pour 2019-2020. La direction a tout de même mis en place de nouvelles initiatives pour éviter la  fermeture du programme.

« On a bâti une clinique-école, puis on veut s’en servir pour aller dans la population justement pour parler de nous. Dans un but justement qu’on est là, qu’on fait de la promotion, on fait de la prévention de la maladie, puis c’est essentiel d’avoir des infirmiers, des infirmières pour notre région », explique Mme Chénard.

Le programme est crucial pour le recrutement d’infirmières techniciennes dans la région du Bas-Saint-Laurent. Selon la direction du Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS), c’est l’équivalent de 130 postes à temps plein qui sont à combler actuellement, dont 13 seulement dans le Kamouraska.

«Les infirmières qui sont au Cégep ici, font des stages dans le Kamouraska, font des stages à l’hôpital, dans les CHSLD, etc… Les chances de rétention sont très fortes en ayant un cours de formation en soins infirmiers», a réitéré Jean Martin qui milite pour la proximité des soins de santé au Kamouraska.

Pour la coordonnatrice du programme de soins infirmiers à La Pocatière, c’est toute la proximité des soins de santé qui est remise en question.

« Moins de professionnelles diplômées comme infirmières et  ça risque d’avoir des impacts sur les hôpitaux aux alentours», a-t-elle ajouté.

La direction de l’établissement collégial entend tout faire en son possible pour maintenir le programme l’an prochain.