Marie-Ève Pelletier, 38 ans, est atteinte d’autisme. Ses limitations ne l’empêchent aucunement de travailler.

« Je suis différente des autres et je vis bien avec ça », lance la jeune femme, qui souhaite faire tomber des barrières.

Elle effectue depuis quelques mois de l’entretien ménager à la Chambre de commerce de la région. Un emploi qui la valorise et qui lui permet de contribuer à la société, à 100% de ses capacités.

« Marie-Ève accomplit ses tâches avec efficacité et grande fierté aussi », affirme la PDG de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.

Claudette Migneault considère d’ailleurs avoir un rôle à jouer pour inciter les employeurs à embaucher des personnes en situation de handicap.

Félix Ouellet, 28 ans, a quant à lui subi un grave traumatisme crânien en 2009, après avoir chuté d’une falaise. Il a déjoué les pronostics des médecins. Ces derniers croyaient qu’il ne pourrait  retrouver l’usage de ses jambes. Aujourd’hui, il vit à fond, et mord dans la vie, à sa manière.

« Ce n’est pas parce que j’ai eu un accident qu’il faut que j’arrête de vivre, je veux vivre quand même, mais différemment »

Gaston Garon vit depuis une trentaine d’années avec de lourdes séquelles, après avoir été impliqué dans un violent accident de voiture. Il a effectué une collision frontale alors qu’il avait 22 ans.

« Je me fatigue beaucoup, j’ai des problèmes de concentration et de mémoire aussi »

Des besoins grandissants

Ils font partie de la centaine de personnes dans la région de Rivière-du-Loup qui reçoivent l’aide de l’Association Multi-Défis.

« Les personnes handicapées, ce que je perçois, ce que je vois et observe chaque jour, c’est que c’est encore de grands oubliés. C’est triste de constater ça », affirme la directrice, Karine-Andrée Béchard.

Les responsables de l’organisme doivent se battre chaque année pour obtenir suffisamment d’argent pour maintenir leurs services.

« Présentement, j’ai peur qu’on essouffle nos troupes. On est une petite équipe ».

Même si le financement se fait toujours attendre, une 3^e personne vient d’être embauchée à temps partiel. Pour répondre aux besoins grandissants, 5 employés seraient nécessaires.

L’organisme aimerait notamment pouvoir desservir les petites municipalités du territoire, qui sont présentement oubliées, faute d’avoir suffisamment de ressources.

« Ce qui est difficile, c’est vraiment cette lourdeur de toujours justifier, de toujours aller chercher des solutions pour pouvoir poursuivre notre mission », explique Mme Béchard.

Encore une manque d’ouverture

La sensibilisation reste nécessaire. Ceux qui sont différents se font souvent juger parfois même insulter.

« Des fois, ils nous jugent sans nous connaître », déclare Marie-Eve.

« Ce qui est plus blessant, c’est quand il y a de la pitié. Je déteste ça», ajoute Gaston.

Le Québec compte plus d’un million de personnes handicapées. Elles représentent 16% de la population de la province.