Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Parler du suicide sauve des vies

Publié le 2 février 2022 à 18:02, modifié le 2 février 2022 à 18:02

Par: CIMTCHAU

Malgré la pandémie et l’isolement, le taux de suicide a légèrement diminué lors de la première année de la pandémie, en 2020. Toutefois, il faut demeurer alerte quant à la suite des choses, selon l’Association québécoise de prévention du suicide, puisque les impacts d’une crise peuvent se faire sentir à plus long terme. La situation reste d’ailleurs préoccupante au Québec.

C’est la semaine de prévention du suicide. Le thème est Parler du suicide sauve des vies.

« Dans les années antérieures, on disait que parler du suicide, ça pouvait inciter les personnes à passer à l’acte. (…) Mais, on a découvert, fort heureusement, qu’il fallait vraiment briser le silence, puis parler, s’ouvrir », raconte Carole Gauthier, directrice et intervenante en relation d’aide à l’Association d’entraide pour la santé mentale La Passerelle.

Trois personnes en moyenne se donnent la mort chaque jour, au Québec. En Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, 23 personnes se sont suicidées, en 2019. Ces gens voulaient-ils vraiment mourir?

« Je ne crois pas, parce que ces personnes-là, ils veulent mettre un terme à quelque chose qui est insupportable. (…) Mais il reste que ces personnes qui réussissent à se sortir de cette période-là nous disent quelques années plus tard : je suis content ou contente de ne pas être passé à l’acte », estime Carole Gauthier.

Même si les facteurs de risque sont connus : dépendance, maladie mentale, isolement social, difficulté financière… les raisons qui poussent quelqu’un au suicide sont complexes. Et la détresse psychologique n’est pas toujours visible. L’intervenante en relation d’aide le confirme : « Pas toujours, puis c’est pour ça que la plupart des personnes, après un acte d’un proche qui s’est suicidé, les personnes sont bouleversées, parce que quand on leur pose la question, ils n’ont pas vu de signes apparents.»

Encore à ce jour, les hommes sont ceux qui passent le plus à l’acte. Et le taux de suicide est plus élevé en région éloignée.

« On observe aussi que les taux de suicide ont tendance à être plus élevés dans les régions éloignées (…) particulièrement en raison de la présence plus élevée de l’arme à feu, mais aussi parce que les ressources sont plus difficiles d’accès », note Jérôme Gaudreault, le directeur général de l’Association québécoise en prévention du suicide (AQPS).

Dans la Baie-des-Chaleurs, plusieurs organismes offrent du soutien, entre autres l’Accalmie, La Passerelle, Convergence et Nouveau Regard. Pour bien desservir tout le Québec, l’AQPS a ajouté un service numérique.

« C’est une raison aussi pour laquelle on a mis en place, depuis octobre 2020, le service numérique québécois de prévention du suicide qui offre un service spécialisé disponible par clavardage et texto en tout temps », explique Jérôme Gaudreault.

Les proches peuvent jouer un rôle important pour aider une personne en détresse.

« Un proche, une conjointe, un enfant même peut appeler un organisme, comme ici par exemple, pour dire mon papa ou mon conjoint, il est vraiment en danger, je ne sais pas quoi faire… », encourage Carole Gauthier.

On ne le répétera jamais assez : parler du suicide peut sauver des vies.

  • Appelez au 1-866-277-3553 (1-866-APPELLE)
  • Textez au 1-855-957-5353
  • Clavardez au suicide.ca