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Loi sur l’équité salariale au N-B: des boîtes en coeur pour passer un message clair

Publié le 14 février 2024 à 21:47, modifié le 14 février 2024 à 21:48

Par: Patrick Giguère

La Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick a profité de la journée de la St-Valentin pour distribuer des lettres d’amour aux élus de la province. Oubliez le message romantique, il était plutôt question d’un cri du coeur…

Au Nouveau-Brunswick, de nombreux travailleurs, majoritairement des femmes, sont sous-payés et sous-valorisés.

La Coalition réclame un réajustement des salaires pour les emplois dans le domaine privé, qui sont exclus de la loi sur l’équité salariale.  Une injustice qui dure depuis deux décennies.

Des cupidons ont été envoyés en mission à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick pour remettre en main propre aux chefs de tous les partis politiques, une boite en forme de cœur.

« On a remplacé les chocolats avec des différents documents avec de l’information sur l’équité salariale et l’importance de d’un loi sur l’équité salariale dans le secteur privé », a expliqué la présidente de la Coalition pour l’équité salariale, Krysta Cowling.

Eencore aujourd’hui et malgré le chemin parcouru grâce à la Loi de 2009 sur l’équité salariale dans le secteur public, il y a encore beaucoup de travail à faire. Des ajustements salariaux ont été faits dans la fonction publique, mais contrairement au Québec, au Nouveau-Brunswick la loi ne s’applique pas au secteur privé.

« Ça veut dire qu’ils sont sous-payés et sous-valorisés pour le travail qu’ils font. C’est souvent des emplois qui sont très importants pour notre communauté aussi », explique la présidente.

Selon la Coalition pour l’équité salariale, 65% des Néo-Brunswickoises travaillent dans le privé.

« Leur situation économique et tellement difficile que partir pour chercher un autre appartement et les coûts associés avec ça, ce n’est pas possible. Ça fait que les personnes restent plus longtemps dans des conditions difficiles. On voit aussi des femmes qui ont partagé qu’elles ne sont pas capables de nourrir leur propre famille parce qu’elles sont tellement sous-payées dans leur emploi », se désole Mme Cowling.

À l’agence résidentielle Restigouche, organisme qui gère des résidences communautaires pour personnes vulnérables, il y a un écart de salaire de dix dollars de l’heure avec les employés qui œuvrent dans le même secteur, mais au public.

« Selon les titres sur l’équité salariale, on devrait recevoir aujourd’hui 28,72$ de l’heure. Ils reçoivent 18,90$. C’est un manque à gagner de 10$ », mentionne la directrice générale de l’agence,  Marie-France Maltais.

Cette différence de salaire est loin de motiver le personnel à demeurer en poste.

« On a énormément de départs et une rotation incroyable. Sur environ 130 employés, je dirais que par année, il peut en avoir entre 35 et 40 qui quittent pour aller dans le secteur public. (…) C’est incroyable l’impact que ça peut avoir sur notre clientèle. On se dit même parfois que la qualité des services qu’on offre est menacée parce qu’on est toujours à recommencer », s’inquiète Mme Maltais, qui rêve de voir des avancés avant de prendre sa retraite d’ici deux ans.

Le gouvernement de Blaine Higgs peut et doit agir rapidement, selon Krysta Cowling.

«  Ça fait déjà 20 ans qu’on demande pour une loi dans le secteur privé, alors c’est vraiment le temps qu’on réussisse à accomplir ça»

La Coalition pour l’équité salariale espère que le sujet sera au cœur des discussions lors de la prochaine campagne électorale provinciale.