Les résidents d’un petit complexe locatif de Campbellton sont encore sous le choc de l’avis d’éviction qu’ils ont reçu dans les dernières heures. En pleine crise du logement, ces locataires ont reçu une missive du nouveau propriétaire qui les chasse rapidement. Ils ont quelques semaines pour vider leur appartement. Mais ils n’entendent pas en rester là.

« Ça ne me dérange pas que ce soit vous qui l’ayez acheté, mais moi le 2 juillet qui est mentionné sur la lettre, je ne sors pas d’ici. C’est la police qui va venir me chercher, si je ne trouve pas un appartement convenable. » dit Géraldine Levesque.
« Je vais rester et ils m’amèneront en prison, ils me nourriront et me garderont à la chaleur, ça sera correct. » déclare Francine O’brien, résidente de Campbellton.

« Je veux dire, où vous voulez qu’on aille? On ne peut pas rester dans la rue. Ça fait qu’on va rester ici.» questionne Gilberte Pitre, une habitante de Campbellton.

L’avis qu’ont reçu les locataires mentionne que les logements seront désormais utilisés à des fins autres que pour une résidence. Une surprise pour le directeur des services d’urbanisme de Campbellton que nous avons rencontré. Ce dernier affirme qu’il n’était pas au courant de ce changement d’usage. Pour les évincés, le propriétaire aurait pu faciliter leur départ.

« C’est le nouveau propriétaire, il aurait fallu qu’ils viennent nous voir puis ils ne peuvent pas mettre le monde dehors comme ça. » déplore Géraldine Levesque.

« Nous donner plus de temps pour trouver les appartements, deux mois-là ce n’est pas long pour se trouver des appartements. » exprime Gilberte Pitre
À votre avis combien de temps ça aurait suffi. « 6 mois »,
« Ils nous auraient donné six mois pour pouvoir avoir une chance de se retourner. On est toute des personnes. »

Le maire de la municipalité se désole de voir des citoyens ainsi mis à la rue. Il aimerait apporter une solution politique, mais pour le moment, difficile d’accommoder tout le monde.

« Pour l’été 2023, il y aura quelques logement qui vont se construire sur notre territoire, pas assez pour les gens, encore là 12 personnes ce n’est pas rien, dans un deuxième plan en 2024-2025 et les années qui vont suivre, on est extrêmement agressif, on cherche justement quelqu’un à embaucher pour justement s’occuper de ce dossier là parce qu’il est très, très important. On n’a pas de logement point à la ligne. » annonce Jean-Guy Levesque, maire de la Communauté Régionale de Campbellton.

Parmi les résidents, on en trouve avec des besoins spéciaux. Essayer de trouver un logement à proximité des commodités et de l’hôpital est un défi majeur.
« À Campbellton il n’y a pas grand-chose, so ça me met un petit peu anxieuse. » dit Francine O’brien.
Le nouveau propriétaire de l’endroit n’a pas retourné nos nombreux appels. De leur côté, les résidents se demandent quelle sera la suite des choses… plier bagages ou pas…