Dans sa missive qui écorche au passage la Santé publique et même la CAQ, le syndicat dit craindre pour la sécurité des employés en raison de l’éclosion qui fait rage entre les murs de l’usine. Le CISSS du Bas-Saint-Laurent confirme d’ailleurs qu’il s’agit d’une importante éclosion, en refusant toutefois de divulguer les chiffres les plus récents. L’entreprise elle-même refuse également de dévoiler les données.

Dans un court échange de courriel, une responsable des communications confirme que l’entreprise ne donnera pas suite à la demande du syndicat.

« L’usine duBreton poursuit ses opérations cette semaine. On continue de travailler en collaboration avec la santé publique et la CNESST. Les dépistages préventifs et les séances de vaccinations sont toujours en cours. » Extrait d’un courriel de l’entreprise

Plus tôt dans la journée, le président du syndicat des travailleurs, Yannick Morin était furieux de la gestion du dossier par l’employeur.

« Qu’ils ferment l’usine complètement pendant deux semaines, parce que là, ils sont en perte de contrôle. Moi je leur ai dit carrément, regardez-moi dans les yeux et faites-moi à croire que vous êtes en contrôle de la situation. Dites-moi ça à moi. Aucune réponse. Ça veut tout dire », a-t-il argué.

Dans un communiqué envoyé aux médias lundi matin, le représentant de la sécurité au syndicat, Frédéric Charron a lancé une flèche à l’endroit de la Santé publique régionale.

« On constate que la Santé publique n’isole pas les gens en contact avec des cas positifs, plusieurs sont rentrés au travail jeudi, vendredi et encore aujourd’hui sous prétexte qu’ils sont asymptomatiques. Il faut que tout ça arrête, jusqu’à ce qu’il y ait un pilote dans l’avion. » – Frédéric Charron

Frédéric Charron prétend que des employés sont maintenant transférés d’un département à un autre pour que l’usine puisse poursuivre ses opérations. Une situation qui inquiète les employés considérant que des travailleurs asymptomatiques peuvent toujours se trouver dans l’usine.

« Les gens, ça ne leur tente pas de rentrer au travail parce qu’ils ont peur de rentrer et de donner ça à leurs familles. Il y en a beaucoup que c’est justement ça, ils l’ont donné à leurs enfants, à leurs femmes », poursuit-il.

Le CISSS du Bas-Saint-Laurent se refuse à tout commentaire concernant la sortie en règle du syndicat et précise qu’il poursuit ses discussions avec les dirigeants de l’entreprise. Viandes duBreton a refusé nos demandes d’entrevue.