Dès 9 heures ce matin à Cap des Rosiers, des grillages ont été posés autour du phare, juste avant qu’une centaine d’habitants viennent manifester leur attachement à ce monument historique. Tous déplorent la fermeture de ce joyau du patrimoine qui survient au beau milieu de la saison touristique.

L’annonce du Ministère de Pêches et Océans Canada a été faite, ironiquement, la veille de la journée nationale des phares, qui est aujourd’hui. Une grande déception pour Pascale Rémillard, directrice de Destination Gaspé. « On peut voir que les clôtures ont déjà été mises, à 7 heures ce matin. Pour nous, c’est un non-sens, d’abord de le fermer lors de la journée nationale des phares, en pleine saison touristique. Alors que le comité a des salaires à pourvoir et puis qu’il y a des droits d’entrée. »

Pour le député de Gaspé Stéphane St-Croix, présent ce matin, la survie du phare est une question de volonté, non une question de moyen. Il demande à la députée fédérale de la Gaspésie, Diane Lebouthillier, de prendre le taureau par les cornes et de proposer un projet en bonne et due forme pour assurer la pérennité du phare et la réouverture au public dès que possible. « Triste jour, très honnêtement, ce qu’on attend du gouvernement fédéral, qu’il prenne acte de ce qui se passe actuellement. Puis, qu’on s’engage, formellement à procéder à la restauration et à la mise en valeur du phare de Cap-Des-Rosiers. »

L’accès au site maintenu

L’accès au terrain reste quand même possible aux visiteurs pour un coût de 4$, avec des visites virtuelles et des témoignages des femmes du village qui ont été femme et fille de gardien de phare. Malgré tout, la visite de l’intérieur du phare, avec toute l’explication historique ne sera plus possible.

Pour la trésorière du comité du site historique, cela revient à fermer un musée. « Je suis vraiment contente que tous ces organismes-là se soient déplacés, pour notre phare. Le phare appartient à tous les Canadiens, pas juste aux gens de la Gaspésie. C’est l’emblème de la Gaspésie, c’est notre patrimoine, dont le gouvernement ne veut plus s’occuper. »

Certains proposent d’intégrer le phare construit en 1858 au Parc National Forillon. Ce qui assurerait sa pérennité à long terme. Cette proposition a eu l’aval du député de Gaspé. Pour l’instant, la réouverture du phare de Cap des Rosiers, le plus grand au pays avec ses 34 mètres, n’est pas envisagée avant la fin de la saison touristique.