Le milieu agricole défavorisé par le nouvel accord de libre-échange
Publié le 1 octobre 2018 à 16:11, modifié le 2 octobre 2018 à 12:16
Par: CIMTCHAU
Les agriculteurs du Nord-Ouest sont déçus par les résultats de la renégociation de L’ALENA. Le nouvel Accord États-Unis, Mexique, Canadaouvre des brèches dans plusieurs industries régies par la gestion de l’offre. Les producteurs de lait et de poulet américains pourront désormais occuper une place plus importante sur le marché canadien.
Les producteurs d’œufs et de poulets canadiens perdront environ 2% de parts de marché au profit des Américains au cours des prochaines années.
«On sent encore que c’est l’agriculture qui a payé pour sauver certaine industrie» – Thomas Soucy, PDG Westco.
«Il va avoir des coupures à faire. Il va y avoir du poulet excédentaire qui va rentrer des États-Unis. Il va y avoir des œufs excédentaires qui vont rentrer. Il va y avoir des œufs d’incubation, des poussins et des produits de dindons», affirme le PDG de Westco.
L’industrie laitière, elle, encaisse une hausse de 3,59% des importations en provenance des États-Unis. «C’est extrêmement décevant de la part du gouvernement canadien de ne pas avoir supporté à 100 % la gestion de l’offre. Encore une partie de la production canadienne qu’on perd». déplore le co-propriétaire de la Ferme Oscar Daigle.
Avec ce qui a été concédélors des négociations de l’accord avec l’Europe et du Partenariat transpacifique, près de 10% de la production canadienne proviendra de l’étranger.
Contrairement à ce que demandaient les producteurs, Ottawa éliminera également la classe 7 créée pour contrer le dumping de lait diafiltré. «Ça c’est inquiétant, si on ajoute le lait diafiltré qui rentrait dans les années passées et le 3,59 % ça commence à faire beaucoup», ajoute M. Daigle.
«Comparativement à ce que certains appréhendaient, qui était la fin de la gestion de l’offre, je pense qu’on est loin de là», rappel le professeur d’économie à l’université de Moncton, Pierre-Marcel Desjardins.
«Oui, il y a eu un compromis qui est défavorable au secteur laitier, mais ce compromis-là est dans l’ensemble moins important que ça aurait pu être», ajoute-t-il.
Selon l’économiste, le point positif de cette entente c’est qu’elle met fin à une période d’incertitude qui dure depuis plusieurs mois. «Ça va permettre aux entreprises de la région de pouvoir développer le marché américain à partir de production ici dans la province», affirme M. Desjardins.
Certains projets qui avaient été temporairement été mis sur la glace pourraient être relancés. Les entreprises qui connaîtront maintenant les paramètres selon lesquels ils pourront à négocier avec les américains.
Il est trop tôt pour déterminer si des emplois seront perdus dans l’industrie agricole. Tout laisse croire que des compensations pourraient être offertes aux secteurs affectés.