L’arrivée massive d’Américains aux comptoirs d’ordonnances au pays pourrait avoir un impact dévastateur. Si seulement 20 % des prescriptions de nos voisins du sud étaient traités ici, les réserves canadiennes pourraient s’épuiser en environ six mois. «Il y a deux façons qu’ils pourraient venir, soit que leurs fournisseurs ramassent de nos fournisseurs les pilules qu’on dans nos stocks où qu’un patient se dirige à un pharmacien», explique la présidente de l’Association des pharmaciens du Nouveau-Brunswick Christine Boudreau.

Les États-Unis pourraient être tentés par cette option. C’est que les médicaments de marque se détaillent de 35 à 55 % moins cher de ce côté-ci de la frontière, selon une étude de 2018 d’un professeur en pharmacie de l’Université du Texas.

Par exemple, un Américain peut payer 168 $ par mois pour un traitement pour le diabète alors que le Canadien dépensera 68 $.

Au poste frontalier d’Edmundston un Américain affirme que s’il peut économiser, il achètera probablement au Canada. Il n’est pas le seul. «Je n’ai pas besoin de médicaments moi-même, mais j’en ai entendu parler et il y en a gros à qui ça ferait du bien. J’aimerais voir ça arriver»,confie une américaine.

Si la modification de la loi donne plus de choix aux Américains, elle risque aussi d’amplifier les pénuries de certains produits.  «On a déjà beaucoup de molécules qui sont en pénurie. Les pharmaciens, dans les trois à cinq années passées on a remarqué une grande inquiétude parce que ça augmente tellement les pénuries», craint Mme Boudreau.

«C’est toujours un peu inquiétant, mais je suppose qu’ils vont prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte qu’on ne manque pas de médicaments», partage un client d’une pharmacie d’Edmundston.

Ottawa n’aurait pas été consulté avant que l’administration Trump lance ce projet. Certains se questionnent à savoir si le prix canadien des médicaments va croitre au même rythme que la demande.