« En mai le risque de prolifération de la moule zébrée est très très faible pour ne pas dire inexistante à cause de la température de l’eau, » affirmait Serge Pelletier, le 4 mai dernier.

Mais en l’espace de quelques semaines, la situation a évolué.

« L’eau est rendue à 12 degrés Celsius et c’est à partir de 10 degrés qu’elles commencent à se reproduire », fait remarquer le citoyen engagé et conférencier Alain Tardif.

Le temps chaud des derniers jours fait craindre le pire.

« On n’est vraiment pas prêt à faire face à ce phénomène.

Les stations de lavage et  les barrages ne sont pas prêts à l’exception de la municipalité de Pohénégamook.  On est rendu début juin et la situation va être catastrophique! Ça va exploser! », déplore le résident de Témiscouata-sur-le-Lac.

Aux grands maux, les grands moyens. Alain Tardif propose d’interdire aux embarcations de se promener d’un plan d’eau à un autre jusqu’à nouvel ordre.

Vous êtes sur votre lac restez sur votre lac, n’acceptez pas d’individus qui viennent d’autres endroits tant et aussi longtemps qu’on n’est pas en mesure de laver les embarcations. Quand la pandémie est arrivée il y a eu un couvre-feu et c’est peut-être le couvre-feu des lacs », dit-il.

Et d’interdire aussi la tenue de certains événements comme les tournois de pêche.

« On parle le 15 juillet d’un party de bateaux sur le lac Témiscouata est-ce que c’est le temps? », s’exclame Alain Tardif.

Quant aux efforts de sensibilisation, ils  semblent avoir un impact limité.

« J’ai des comebacks de la Ville et d’un peu tout le monde. Ils ne savent pas trop quoi faire est-ce que c’est prêt, c’est pas prêt. Je peux-tu rentrer quand même ici, même si je ne suis pas lavé? », rapporte Mitch Rail, le directeur général de la marina de Cabano.

La présence de la moule zébrée est quasi impossible à éradiquer : chaque moule peut se reproduire près d’un million de fois.

ll est recommandé de laver son embarcation à l’eau chaude avec une pression d’au moins 2600 livres.

Si on veut préserver la santé des lacs, ou du moins, ce qu’il en reste, il faut agir, et ce, rapidement.