Anita Savoie Robichaud fait partie du conseil municipal de Shippagan depuis 2012. Elle est devenue la première femme à la tête de la ville. « À Shippagan, il n’y avait pas d’élections parce qu’il y avait six postes et six conseillers avec aucune femme. Je considérais que ça n’avait pas de sens », affirme la mairesse de Shippagan.

Il faut, selon elle, plus de femmes en politique municipale. « J’ai toujours considéré que la vision féminine est importante, peu importe l’organisme. Quand on a seulement des femmes, ce n’est pas mieux. Ça prend le mélange des deux. Ça prend aussi la combinaison des plus âgés et des plus jeunes. C’est représentatif de la société », ajoute Anita Savoie Robichaud.

Les membres de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick ont adopté une résolution, en fin de semaine, lors de leur congrès annuel. Ils veulent diminuer les obstacles auxquels les femmes font face. « Actuellement, dans la loi sur les municipalités, tu ne peux pas t’absenter plus de trois rencontres. Si tu as un enfant, tu dois justifier ton absence par un congé de maladie. Sauf qu’avoir un enfant n’est pas une maladie », exprime le directeur général, Frédérick Dion.

Une politique de harcèlement devrait aussi être mise en place. « C’est pour éviter qu’il puisse y avoir du harcèlement. Et s’il y en a, qu’il puisse y avoir des recours et des mécanismes pour le dénoncer et pour éliminer ce genre de comportement-là », mentionne Frédérick Dion.

En ce moment, les femmes occupent seulement 30 % des sièges sur les conseils municipaux au Nouveau-Brunswick. L’AFMNB veut atteindre 50 %. « On a tout à gagner comme société d’avoir des conseils municipaux, des instances décisionnelles, des conseils d’administration et des gouvernements avec un équilibre homme femme », explique Frédérick Dion.

Pour Anita Savoie Robichaud, l’intégration au sein du conseil municipal s’est bien passée. Elle s’est aussi sentie acceptée par la population. Elle comprend par contre que certaines femmes peuvent hésiter à se lancer en politique. « À cause des horaires, à cause des enfants. Elles ont aussi un travail et c’est exigeant la politique municipale », dit Anita Savoie Robichaud.

Lors des prochaines élections municipales de 2020, la mairesse a l’intention de faire comprendre aux autres femmes qu’elles ont leur place en politique.