Les herbes aquatiques sont nombreuses dans le lac Saint-Mathieu. Un signe que beaucoup de phosphore s’y trouve.

« C’est un nutriment qui se retrouve naturellement dans les cours d’eau, mais pas en aussi grande quantité », explique Alexa Bérubé Deschênes, chargée de projets pour l’Organisme des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent.

Les échantillons prélevés en 2022 par l’Organisme confirment que le lac subit un vieillissement prématuré. Un plan d’action a été mis en place pour les trois prochaines années. La sensibilisation sera accrue, notamment avec la mise à jour du Guide du riverain.

« Faut se relever les manches et donner un coup de barre si on veut garder la pérennité de nos lacs », affirme le maire de Saint-Mathieu-de-Rioux, Roger Martin.

Causes multiples

Les causes exactes sont à déterminer. Des fertilisants agricoles qui se déversent dans l’eau, des installations septiques non conformes ou encore des embarcations mal nettoyées peuvent être en cause.

« On peut penser : qu’est-ce qui est mis sur les terrains? Est-ce qu’il y a des engrais? etc. Oui, il y a des installations septiques qui peuvent laisser passer certains nutriments », spécifie madame Bérubé Deschênes.

Selon Roger Martin, la municipalité compte serrer la vis aux citoyens possédant justement des fosses septiques problématiques : « On a fait un règlement d’emprunt avec le ministère des Affaires municipales, ce qui va permettre d’aider financièrement les citoyens à faire leurs champs d’épuration. »

Pas de baignades

Des échantillons prélevés par un citoyen à la plage ont par ailleurs révélé l’été dernier une forte présence de bactéries fécales dans l’eau. Selon lui, les baignades auraient dû être interdites, mais le site ne fait pas partie du programme Environnement-plage. Plusieurs sont inquiets de la capacité de filtration de l’usine de traitement des eaux usées.

« Est-ce que la capacité de l’usine est suffisante? C’est quelque chose qu’on va devoir regarder avec la MRC qui est le propriétaire. »

D’autres suspectent que le camping fasse partie du problème.

« Il y a peut-être des problèmes qui viennent de là, mais il n’y a pas d’indications qui sont formelles. »

Les sources potentielles de contamination restent donc à être analysées, pour assurer la santé du lac.