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La pression s’accentue sur Québec pour l’abolition des horaires de faction des paramédics

Publié le 30 novembre 2021 à 17:47, modifié le 30 novembre 2021 à 20:05

Par: CIMTCHAU

La pression monte sur le gouvernement de François Legault pour qu’il abolisse les horaires de faction des paramédics, dans plusieurs de nos régions. La frustration se fait sentir à La Pocatière, alors que des voix s’élèvent aussi dans plusieurs municipalités du KRTB.

À La Pocatière, le directeur général d’Ambulance Chouinard monte le ton à l’endroit du gouvernement caquiste et demande que ses employés passent aux horaires à l’heure. Les quarts sur appel sont loin de soulever les passions, notamment pour la conciliation travail-famille difficile.

« Juste il y a un mois environ, j’ai eu deux démissions, en lien avec ces horaires de faction là. Une personne n’était pas intéressée du tout, elle est partie en ville. La deuxième personne, elle, ça fait quand même quelques années qu’elle est ici, et c’est ça. Elle est à bout, elle est écœurée. » – Tommy Chouinard, directeur général d’Ambulance Chouinard

« L’horaire de faction, c’est un horaire où le paramédic est appelé à travailler 24h sur 24 pendant 7 jours, donc les paramédics n’ont plus de vie », note Jérémie Landry, de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ). « Ça fait en sorte que dans les secteurs où il reste encore des horaires de faction sur le territoire du Bas-Saint-Laurent, les jeunes étudiants qui sortent des écoles avec des diplômes ne sont pas intéressés à aller travailler sur ce type d’horaire là », poursuit-il.

L’enjeu de la sécurité est également au cœur du débat. Selon Tommy Chouinard, il faudrait environ sept minutes de plus à un paramédic en horaire de faction pour se rendre, par exemple, sur les lieux d’un arrêt cardiaque où toutes les secondes sont comptées.

« Si la population savait, que ce soit récemment, ou l’an dernier, ou les autres années, que peut-être si on avait eu des horaires à l’heure, qu’on aurait pu sauver leurs proches, qu’ils seraient encore peut-être encore là aujourd’hui. Les sept minutes qu’on perd, on ne les récupère pas en bout de ligne », explique-t-il.

Une lettre adressée en septembre au ministère de la Santé par la PDG du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Isabelle Malo, recommande notamment le passage aux horaires à l’heure pour Trois-Pistoles, en plus de faire la même demande pour l’un des deux horaires à La Pocatière. La FPHQ, qui représente les intérêts des paramédics de ces deux villes, critique l’inaction du gouvernement.

« C’est le CISSS du Bas-Saint-Laurent qui est présentement sur le terrain, qui évalue sa situation géographique, ses horaires de travail, ses casernes d’ambulance. Présentement, on déplore vraiment ça, que le ministère ne prenne pas en considération les recommandations de madame Malo », s’insurge Jérémie Landry.

Tommy Chouinard abonde dans le même sens et il en rajoute. Il ne comprend pas pourquoi le quartier Cabano, à Témiscouata-sur-le-Lac, a pu passer aux horaires à l’heure en mai dernier, mais pas lui.

« Moi, je suis bien content pour eux. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi on a les mêmes critères, on a les mêmes données, les mêmes chiffres, pourquoi nous autres ce n’est pas changé? Ça ne fonctionne pas », pense celui qui a dû garder une ambulance à l’arrêt pour une journée, en octobre, en raison des conséquences des horaires de faction.

La FPHQ a envoyé une missive à François Legault, mercredi dernier, pour réitérer la demande du syndicat d’abolir les horaires de faction à Matane, Trois-Pistoles, Saint-Cyprien, Squatec, Saint-Alexandre-de-Kamouraska et La Pocatière, entre autres.

« On a interpellé directement le premier ministre pour que ces actions-là se fassent le plus rapidement possible », explique Jérémie Landry.

Pour la conversion d’un horaire de faction en horaire à l’heure à La Pocatière, le CISSS du Bas-Saint-Laurent estime que le coût annuel serait de 850 000$. Cette somme grimperait à 938 000$ à Trois-Pistoles, toujours selon des documents envoyés au ministère de la Santé.

Jérémie Landry et Tommy Chouinard souhaitent tous deux une rencontre officielle avec le premier ministre François Legault. Le ministère de la Santé n’avait pas encore répondu à notre courriel, au moment d’écrire ces lignes.