Denis Lanteigne est directeur de la galerie d’art Bernard-Jean à Caraquet depuis près de 15 ans. Pour lui, la région n’est pas nécessairement un obstacle à la diffusion de l’art. Il faut seulement user des bonnes techniques. À Caraquet, la galerie est un centre d’artiste autogéré, une façon d’en faire plus, avec moins.

« C’est la formule idéale, nous explique-t-il, parce que ça nécessite certains fonds, mais quand même on n’a pas besoin d’avoir un budget muséal si on veut. On a beaucoup d’aide de la municipalité aussi qui nous donne des fonds à chaque année, comme à d’autres organismes culturels. Le centre culturel aussi nous procure des sous, on a des partenariats comme ça avec divers organismes dans la ville. »

Cette manière de faire permet d’exposer des artistes plus éclectiques et expérimentaux. Pour Denis Lanteigne, il s’agit d’une force puisque la galerie offre des formes d’art moins traditionnelles, qui peuvent rejoindre davantage d’amateurs.

« On a toujours eu un très très bon public, les vernissages on n’a rien à envier à d’autres ailleurs. Je vois mes amis à Moncton qui ont des galeries et qui font des vernissages qui arrivent ici. On a sensiblement des foules de cinquante, soixante, soixante-dix personnes, lorsqu’on a ça, à un vernissage, on est vraiment content. », témoigne M. Lanteigne, visiblement satisfait.

Le monde des arts visuels n’est tout de même pas un milieu facile. Comme plusieurs autres secteurs d’emplois en région, il doit composer avec une pénurie de main-d’œuvre. Le directeur de la galerie se montre toutefois rassurant à ce sujet.

« La relève c’est comme n’importe quel domaine, on est en région et les centres attirent toujours plus, Moncton, etc. Ça, ce n’est pas juste notre défi à nous, mais pour l’instant on a un assez bon bassin d’artistes. »

Il croit d’ailleurs que la diffusion des arts visuels est aussi importante que celle de la musique ou du cinéma. En région, la collaboration entre les différentes galeries est donc primordiale, pour conserver cette forme d’artisanat.

Lanteigne nous expose alors l’importance d’avoir plusieurs galeries d’art en région « Plus qu’il y a de galeries, plus qu’il y’a de monde, plus qu’il y a une diffusion pour les artistes. C’est nécessaire d’avoir ça, comme la musique, comme le théâtre, comme le cinéma, comme les arts. Tout est important dans la culture. »

Au cours des prochains mois, les femmes seront mises à l’honneur à la Galerie Bernard-Jean. Une programmation presque entièrement féminine sera présentée aux amateurs d’ici le début de l’année 2021.