À la suite de divers problèmes, notamment des attaques qui auraient été mortelles sur d’autres animaux domestiques, et de nombreuses plaintes de citoyens, la municipalité des Îles-de-la-Madeleine a fait évaluer le comportement de trois chiens considérés comme étant à l’origine de ces incidents.

La municipalité explique sur son site internet qu’elle a agi conformément à la loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens.

Une des bêtes jugées dangereuses s’apparente à la race husky, une autre est de type malamute et la troisième de type labrador.

Au large

Selon des informations obtenues par Le Journal, dans un premier temps, les propriétaires des chiens problématiques ne se sont pas conformés à l’ordonnance.

Une autre ordonnance, de saisie cette fois, aurait suivi. La municipalité n’aurait toutefois pu procéder puisque les propriétaires auraient déclaré que les chiens étaient en fuite.

Samedi, deux chiens sans médaille dont l’apparence correspondait au signalement des deux des bêtes recherchées ont été livrés à la municipalité comme étant les chiens concernés par l’ordonnance.

Possible substitution

Les deux chiens ont été euthanasiés, mais un véritable coup de théâtre est survenu le lendemain, dimanche.

Un citoyen a avisé les autorités que les animaux livrés n’étaient pas ceux qui étaient recherchés et qu’ils appartiendraient à un autre propriétaire.

La municipalité, qu’il n’a pas été possible de joindre, écrit sur son site internet avoir lancé une enquête pour tenter d’identifier les deux chiens euthanasiés et pour comprendre le subterfuge.

La Sûreté du Québec (SQ) a aussi été avisée que les trois chiens dangereux étaient potentiellement toujours en liberté.

La SQ n’a toutefois pas encore reçu de plainte de la part du propriétaire des deux bêtes injustement euthanasiées en raison de cette troublante substitution alléguée. Des accusations pourraient cependant être portées si la supercherie est prouvée.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs madelinots remettent en question le processus d’identification qui semble ne pas avoir été rigoureux. Pourtant, selon cet avocat, la municipalité possédait bel et bien une fiche descriptive.

« Normalement, quand le chien est évalué pour dangerosité, le médecin vétérinaire fait l’évaluation va consigner les traits du chien comme le sexe, s’il est castré, la race, son âge son poids. (…) La municipalité avait accès à ces renseignements», mentionne l’avocat et président fondateur de Droit animalier Québec, Me John-Nicolas Morello.

«Il y a peut-être eu un manque de communication ou un manque de partage d’informations à ce moment-là», révèle le porte-parole de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, Dr Gaston Rioux.

Le porte-parole de l’Ordre des médecins vétérinaires confirme également que le processus d’identification revient aux autorités municipales dans ce type de situation. Le Dr Rioux admet cependant que la micropuce obligatoire et création d’un registre provincial des animaux de compagnie pourraient éviter ce genre d’erreur.

« Ça serait plus facile de retracer ces chiens là ou potentiellement dangereux. Il y a aurait des impacts positifs sur les mauvais élevages, les vols. C’est une demande qui a été présentée, mais qui n’a pas été retenue», ajoute le soigneurs des animaux.

Une plainte pourrait être déposée dans les prochaines heures à police.

Toute personne ayant des informations concernant les trois chiens sous ordonnance peut communiquer de manière anonyme avec la municipalité au 418 986-3100 ou avec la SQ au 418 986-5555.