Enquête publique : Saint-Urbain demeure toujours limité par ses ressources
Publié le 29 avril 2024 à 18:39, modifié le 30 avril 2024 à 08:20
Par: Jérôme Gagnon
Devant des ressources limitées, la municipalité de Saint-Urbain a fait son possible afin de faire face aux événements du 1er mai dernier. C’est ce qui ressort des témoignages de la mairesse et du directeur général de Saint-Urbain lors de l’enquête publique, qui a repris ses activités ce lundi.
Il serait impossible de suivre à la lettre le plan de sécurité civile de Saint-Urbain devant une situation comme le 1er mai dernier. C’est ce qu’a affirmé le directeur général, Martin Guérin, lors de son témoignage cet après-midi devant la coroner Andrée Kronström.
Le manque de ressources et d’expertise empêche la municipalité de le respecter, croit-il.
Présentement, la municipalité travaille avec la CNESST pour modifier le schéma afin qu’il soit tout à fait conforme. Questionné à ce sujet par le représentant l’organisme, le directeur général a précisé que des ententes spécifiques pourraient voir le jour afin que ce dernier puisse être applicable sur plusieurs sites en même temps.
De plus, c’est avec l’absence de connaissance et de formation en lien avec la sécurité civile que Martin Guérin a dû faire face aux inondations du 1er mai 2023. Celui-ci venait d’entrer en poste en novembre 2022.
D’ailleurs, ce dernier affirme ne pas avoir été impliqué dans la décision prise afin d’intervenir auprès des deux citoyens.
Il a également précisé que lors de la journée historique, deux pompiers étaient mobilisés à chaque site touché par la crue des eaux. La situation demeurait stable, selon le DG. Le taux de participation des pompiers était le plus élevé jamais enregistré.
Une mission avant la fin de son mandat
La mairesse, Claudette Simard, a témoigné en fin d’après-midi avec émotion. Cette dernière a soutenu que le plan de sécurité civile serait impossible à respecter à nouveau aujourd’hui avec les ressources en place. Elle a précisé qu’elle ne croit pas que les mesures d’urgences aient eu impact.
« Depuis un an, j’ai le cœur à l’envers. J’aurais voulu que ce soit complètement différent, mais ce n’était pas possible. Même si j’avais le meilleur plan de mesure d’urgence, on était coupé du monde », a-t-elle souligné.
La mairesse a appris que deux de ses pompiers étaient à l’eau en entendant la voix du chef pompier en appel avec sa secrétaire. L’élu a un peu plus tard annoncé la nouvelle aux proches des deux héros accompagné de son directeur général.
Vers la fin de son témoignage, Claudette Simard a assuré vouloir terminer le nouveau plan de mesure de sécurité avant d’avoir terminé officiellement son mandat.
« Il faut absolument qu’il y ait des changements pour des petites municipalités », a indiquée la femme.
Baie-Saint-Paul ne pouvait pas intervenir
Alain Gravel et Jean-François Dubé du service sécurité incendie de Baie-Saint-Paul ont témoigné en matinée sur les actions qu’ils ont commises le 1er mai 2023. Jean-François Dubé a raconté avoir reçu un appel en début d’après-midi de Cédric Châtigny. Ce dernier a rapidement fait savoir qu’il avait besoin d’aide de la part de la Ville puisque de deux ses pompiers se retrouvaient à l’eau.
« On était déjà surchargé donc j’ai dû malheureusement refuser. On était dans l’incapacité de donner de l’aide donc on a référé au 911, à la garde côtière, à l’armée et la Sûreté du Québec », a-t-il précisé en entrevue.
De son côté, Alain Gravel a soutenu n’avoir reçu aucune communication de la part de Saint-Urbain le 1er mai dernier. Les deux hommes ont assuré avoir respecté le plan municipal de la sécurité civile. La Ville ne réalisait aucun sauvetage, seulement des évacuations.
Ils ont d’ailleurs affirmé avoir rappelé à leurs hommes que les interventions dans les rivières étaient interdites. Des ordres d’évacuations avaient été ordonnés à Baie-Saint-Paul pour les citoyens qui faisaient face à des dangers pour leur vie.
L’enquête du coroner se poursuit ce mardi.
crédit photo : Dominique Lelièvre, Journal de Québec