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Chômage : une réforme adaptée à la Gaspésie ?

Publié le 22 novembre 2022 à 16:24, modifié le 22 novembre 2022 à 16:55

Par: Félix Côté

Les travailleurs saisonniers de la Gaspésie se sentent insultés. Lors d’une entrevue radiophonique, la députée régionale Diane Lebouthillier a demandé aux travailleurs saisonniers de contribuer à résorber la crise de la main d’œuvre. Ils réclament que leur réalité soit étudiée dans la prochaine mouture de la réforme de l’assurance-emploi.

« Je m’excuse bien madame, mais, si tu as une chose à faire si t’as des excuses à faire va faire des excuses, mais va le faire aux travailleurs appelle-moi pas moi », lance le président du Syndicat des crustacés de Gaspé, Lucien Gionest.

Les travailleurs saisonniers gaspésiens et madelinots accusent leur députée fédérale, Diane Lebouthillier, de ne pas les comprendre. La Gaspésie et les Îles possèdent un marché du travail distinct, avec une haute saison et une basse saison. Les industries de la pêche et du tourisme représentent 40% de l’économie. Un travailleur saisonnier fait 1000 heures en 3 mois. Cela correspond à 7 mois si on travaille 35 heures par semaine.

« Madame Leboutillier, elle a dit qu’on n’est pas compétent, qu’on est des paresseux. On n’est pas des paresseux pourtant, on travaille. (…) Pis elle nous dit qu’on est des paresseux », déplore de président du Syndicat des crustacé de Gaspé.

S’ils veulent lutter contre la crise de main-d’œuvre durant la période creuse, les travailleurs saisonniers doivent absolument renoncer au chômage. Lorsqu’ils voudront retourner à la pêche par exemple leur dossier affichera un départ volontaire.

« Qu’est-ce que tu penses qu’ils font? Quand tu quittes une job qui est à l’année pour retourner dans une job saisonnière, ils vont te punir. Quand tu vas finir ta saison de travail saisonnier. Essaye d’avoir l’assurance emploi », déclare la coordonatrice du Mouvement Action Chômage GÎM Pabok, Nadia Mongeon.

Les travailleurs de la pêche ont une faible scolarité et n’ont pas les qualifications pour combler n’importe quel poste en dehors de leur champ de compétence. La main-d’œuvre aimerait travailler à l’extérieur des périodes fortes d’activité économique sans être pénalisée.  Pour ce faire, elle veut des garanties pour éviter de se retrouver dans un gouffre financier.

« Au mois de décembre ils n’ont plus de chômage ça veut dire que le mois de janvier février mars, il n’a rien, où va-t-il aller? Sur l’aide sociale? À 550$! », ajoute M. Gionest.

Ils ne comprennent pas que Diane Lebouthillier a oublié leur réalité, elle qui a d’ailleurs été militante pour les chômeurs. De son côté, la députée a déclaré que la région peut se réjouir d’avoir de l’emploi. Elle assure que la nouvelle réforme de l’Assurance Emploi vise à arrimer la réalité du marché du travail à celle des employés et des employeurs.

« C’est sûr que nous autres on leur demande : tenez compte de cette économie-là, on fait partie de l’est du Canada et ce n’est pas prêt de s’en aller », répond la coordonnatrice du Mouvement Action Chômage de la Gaspésie et des Îles.

Le Mouvement Action Chômage espère que les décisions du fédéral ne mèneront pas à la dévitalisation de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine à long terme.