Et si le début de la pêche à la crevette était chaque année à une date fixe comme c’est le cas à Terre-Neuve. C’est la proposition qu’a faite l’Office des pêcheurs de crevette de Gaspé à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.

«Un modèle qui permettrait d’avoir 3 coûts différents dans le cours de l’année et un modèle où on aurait un temps limite pour discuter avec les transformateurs et que si on s’entend pas, il y aurait un arbitrage qui se ferait à des dates prévues», explique le directeur de l’Office des pêcheurs de crevette de Gaspé, Patrice Element.

Dans le plan actuel, les transformateurs et les pêcheurs doivent s’entendre sur le prix de la crevette au débarquement avant de partir en mer. Le temps de négociations s’est trop souvent étiré par le passé ce qui a retardé le début de la saison à plusieurs reprises.

«On sait que ça a toujours été un enjeu dans le domaine de la crevette. On a de la difficulté à s’entendre sur le début de la saison. L’avantage principal du modèle terre-neuvien, c’est que ça garantit un début de saison dès le 1er avril», dit Patrice Element.

Le modèle de Terre-Neuve prévoit un arbitrage automatique si les deux partis ne se sont pas entendus avant une date définie. Les industriels s’opposent à cette idée.

«On s’oppose à ça parce que la Régie à tous les pouvoirs. À notre point de vue, ils n’ont pas le droit de déléguer ces pouvoirs-là», dit Jean-Paul Gagné, directeur général de l’Association québécoise des industriels de la pêche.

Le modèle ferait pourtant aussi le bonheur des travailleurs d’usine qui se retrouvent parfois dans le trou noir de l’assurance-emploi lorsque les négociations n’aboutissent pas.

«Chaque année, on ne sait pas ce qu’il va se passer. Des fois, c’est le trou noir. Des fois, ce ne l’est pas. On pense que dans la demande de l’Office, concernant une obligation de l’ouverture la saison de pêche le 1er avril, on est en accord avec eux», mentionne David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce, CSN.

Selon l’Office, un nouveau modèle pourrait garantir un début de saison au 1er avril. La fixation des prix sur trois périodes permettrait aussi des ajustements au courant de l’année.