Si les sourires étaient sur les visages du premier ministre canadien et sa collègue des Finances, il l’est moins sur ceux des élus de la région. Surtout lorsqu’il est question de logement.

« J’aurais aimé voir plus de mesures concrètes pour soutenir… Dédié à cette problématique-là. Est-ce que dans le budget, dans le fin détail, on va trouver quelques piasses à quelque part pour les soutenir? On comprend que cette crise là… La SCHL a plusieurs projets en Gaspésie qui sont dans des programmes où il n’y a plus de financement. », mentionne Éric Dubé, préfet de la MRC de Bonaventure.

D’autres élus de la région en sont encore à l’étude du volumineux document remis en chambre hier. Et on ne s’étonne pas de voir que les problèmes des régions comme la Gaspésie et les Îles ne sont pas surlignés.

« Je me serais peut-être attendu à voir un peu de sous pour nos pêcheurs qui voient leur pêche annulée à quelques jours, des fois quelques mois, d’avis. C’est le gagne-pain de ces personnes-là. Je me serais attendue à des montants de compensation. », lance Kristina Michaud en montrant le document du budget.

Ottawa promet aussi d’aider à combattre les effets de l’inflation. Un montant sera accordé et modulé en fonction du revenu et du nombre de personnes qui composent le ménage. L’aide totalise 2,5 milliards de dollars et servira à aider à payer l’épicerie, entre autres. Mais la cible est-elle atteinte?

« Il pourrait en faire plus. Mais… C’est dur à runner. » nous dit cet homme aux abords d’une épicerie, justement.

« Le salaire minimum augmente d’un dollar cette année. Ce n’est pas beaucoup. Moi je le monterais plus cher que ça. », rajoute celui-ci.

« Il devrait en donner plus aux aînés. Il faut les aider. Avec la pension on n’arrive pas. On a de la misère avec le loyer et tout. », conclue cette dame, les bras chargé de sacs.

Finalement, les libéraux dédieront plus de 18 milliards de dollars aux secteurs de l’énergie et des technologies propres dès 2023. Ce qui pourrait avoir un effet bénéfique pour la Gaspésie avec sa filière éolienne. Encore là, par contre, la région devra se battre contre plus gros qu’elle.

« Tous les secteurs se retrouvent dans le même panier, même les plus polluants. Les secteurs gaziers et pétroliers vont aussi pouvoir obtenir ces crédits d’impôts, malgré qu’ils fassent des milliards de profits par année. », se désole la députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia.

Ce budget en est un d’espoir. Le gouvernement a vidé la caisse et espère que la vague inflationniste se termine rapidement afin d’éviter un plus grand endettement qui pourrait empiéter sur l’essor des générations futures.