Banques alimentaires régionales : plus de demandes que jamais
Publié le 4 novembre 2024 à 16:28, modifié le 4 novembre 2024 à 16:28
Par: Louis-Philippe Morin
Les banques alimentaires de la Baie-des-Chaleurs sont débordées ces jours-ci. Les demandes d’aide ont fortement augmenté dernièrement, ce qui inquiète les intervenants. Les chiffres dépassent ceux de la pandémie… On parle d’une moyenne d’au moins 30% de demandes d’aide alimentaire supplémentaires, au cours de la dernière année. Le phénomène ne semble pas se résorber puisqu’on vit, ces jours-ci des mois records en fait de clientèle.
Les tablettes des dépannages alimentaires sont pleines… et doivent le rester si on veut répondre à la demande.
« À la source alimentaire, on a une augmentation de 40 %… L’organisme à 33 ans et on vit les plus gros mois de l’organisme. », déplore la coordonnatrice de la Source alimentaire Bonavignon, Suzanne Lamarre.
Les demandes d’aide alimentaire ont bondi partout sur le territoire de la Baie-des-Chaleurs. Si on blâmait la pandémie pour cette hausse des dernières années, on ne peut plus imputer à la COVID ce qui se passe aujourd’hui.
« Il y a une explosion de toutes les dépenses, dont l’alimentation… Mais aussi tout ce qui est en lien avec la voiture. Le prix de l’essence, le logement évidemment. Donc, tout ça, c’est une situation qui crée une tempête parfaite pour les gens. », constate le coordonnateur du Collectif Aliment-Terre, Sylvain Badran.
Et ce ne sont plus seulement les personnes seules ou malades qui viennent cogner à la porte de ces organismes. La clientèle se diversifie…
« Dans les dernières années, on voyait un peu plus des travailleurs… C’est quelque chose qu’on ne voyait pas avant. Même avec un travail à temps, plein… Pour certaines personnes qui ont des dettes, qui ont des problèmes de santé. », ajoute la directrice générale du CAB Ascension-Escuminac, Lisa Guérette.
La solution facile serait de financer davantage ces organismes… mais le cercle vicieux ne serait pas brisé. Pour les gestionnaires des banques alimentaires, il faut régler la base…
« Les gens, besoin d’habitation abordable… On a besoin d’un salaire minimum qui est un peu plus élevé. On a besoin de gens qui ont accès à une formation, on a besoin d’alphabétisation… On a besoin de beaucoup de choses pour faire le tour. », selon madame Guérette.
Un message qui doit faire son chemin jusqu’aux décideurs… Entre temps, ces organismes communautaires doivent apprendre à gérer cet afflux de demandes jamais vues.
« Est-ce qu’on va continuer à avoir des 34 % d’augmentation à chaque fois, à chaque année pendant ce temps-là? Comment on va s’approvisionner nous-mêmes en supermarché? », se demande monsieur Badran.
« Je ne veux pas être trop négative… Mais, à voir ce qu’on voit ces semaines-ci, dans l’organisme… Où ça va arrêter? Je ne sais pas. », soupire la coordonnatrice de la Source alimentaire Bonavignon.
Les banques alimentaires continueront à vaincre la faim… Mais, avec Noël qui est à quelques semaines, il faudra espérer un miracle pour voir la situation se résorber.