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Apprendre le français en le vivant

Publié le 3 août 2023 à 18:00, modifié le 3 août 2023 à 18:00

Par: Laurence Frappier

Encore cet été, près de 300 étudiants de partout au Canada et d’ailleurs sont venus apprendre le français au collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Le programme Explore se termine officiellement demain.

Stephanie et Thao-Mi se sont inscrites à Explore pour vivre une immersion française. Elles viennent respectivement du Manitoba et de Vancouver. Durant les 5 dernières semaines, elles ont pu échanger avec leurs collègues de partout dans le monde et perfectionner leur français par des cours et des activités.

« Quelques temps c’est juste des jeux, ou on chante des chansons québécoises », raconte Thao-Mi. « On danse! », ajoute en riant son amie, Stephanie.

Susanne, elle, participe au programme Éducation d’Explore, dédié aux professeurs. Elle enseigne le français depuis 15 ans, à Terre-Neuve-et-Labrador. Ses deux semaines d’immersion lui ont permis d’apprendre des méthodes de gestion de classe, de créer du matériel pédagogique et de partager ses idées avec d’autres enseignants.

Selon le coordinateur adjoint du programme, Samuel Gagnon, le programme, particulier au collège, est né de la volonté de diversifier l’offre de services. « On va parler aussi de tous nos bons coups! Parce que souvent comme enseignant, ce qui arrive, c’est que l’année scolaire passe super vite, puis on n’a pas le temps de s’arrêter, de s’asseoir entre collègues et de se dire : “hey, moi cette semaine j’ai fait telle activité : ça a vraiment bien été!” »

Mais surtout, l’immersion a permis à Susanne d’améliorer son français plus que n’importe quelle expérience précédente. « C’est l’authenticité! Parce que, être à l’école, ça va, explique-t-elle. […] Juste voir les autres personnes qui parlent français tous les jours, qui vivent le français. »

Immersion complète

Dans un programme comme dans l’autre, le constat est le même : le fait de vivre en français permet une approche unique à l’enseignement de la langue.

« Parce que ce qui se passe dans une salle de classe, souvent, bien, ça peut être difficile de le réintégrer, de le réactualiser dans la vie quotidienne, explique Samuel Gagnon. […] Un matin, on apprend comment commander un café. Le soir, c’est ce qu’on fait! »

Au-delà des cours, l’apprentissage se fait en sortant en ville pour commander au restaurant, écouter un spectacle d’humour ou un film, parler avec des gens du coin, et réellement découvrir la culture du Bas-Saint-Laurent.

« On était à Kamouraska, raconte Susanne, juste marchant sur la promenade, et j’ai entendu des femmes derrière nous parlant en anglais. Et je dis : “C’est un peu étrange d’écouter l’anglais maintenant!” Parce que nous sommes tous entourés avec le français, alors, pour moi, je pense un peu plus en français. »

Thao-Mi et Stephanie sont aussi très enthousiastes de l’expérience qui restera gravée dans leurs mémoires. Échanges culturels, nouvelles rencontres, escapades d’un week-end… Toutes les conditions étaient rassemblées pour un été inoubliable.

Des bénéfices pour la région

Le programme, qui existe plus de 50 ans, permet aussi de faire rayonner la langue française et la région du Bas-Saint-Laurent. D’après Samuel, les participants deviennent en quelque sorte des ambassadeurs de la région, et de la culture québécoise, après leur départ.

De plus, bien qu’ils bénéficient d’une bourse qui paie leur séjour, les étudiants dépensent en moyenne entre 500 et 2000 $ durant l’été. Ça génère des retombées économiques de plusieurs millions de dollars chaque année à La Pocatière, en plus de créer des emplois estivaux.