Des employés de l’usine de transformation de crevette Marinard de Rivière-au-Renard ont manifesté à l’usine très tôt ce matin, pour réclamer des semaines complètes de travail. Les employés disent être pris en otage par leur employeur qui ne s’entend pas avec les pêcheurs sur le prix de la crevette. Cette impasse a pour conséquence de faire diminuer le nombre d’heures de travail allouées aux employés.

« On parle de 200$ de moins par semaine donc une perte de revenu de 8 ou 900 dollars par mois, évidemment tout le monde a des comptes à payer, une épicerie à payer, donc c’est extrêmement problématique », explique le conseiller syndical pour la CSN, Rémi Bellemare-Caron.

Comme d’autres usines, Les Pêcheries Marinard refuse d’acheter les crevettes des pêcheurs, car elle estime le prix déterminé par la régie des marchés trop élevé. Normalement en haute saison à cette période-ci de l’année, les travailleurs s’affairaient depuis quelques semaines à transformer les quelques kilos de crevettes congelées ce qui ne leur permet pas de faire des semaines complètes de travail.

« Il y en a qui ont zéro heure d’autre qui peuvent faire du dix quinze heures, il y a des gens qui sont à veille de ne plus avoir de chômage puis l’usine n’a pas les moyens de les faire rentrer travailler ou de leur assurer un salaire, mais pendant ce temps-là les cadres qui ne sont pas à court de chômage ou de revenus eux peuvent rentrer des pleines semaines », souligne M. Bellemare-Caron

Le syndicat s’explique mal pourquoi l’employeur ne demande pas la prestation canadienne d’urgence pour pallier leur manque de revenus.

« Les autres usines dans le coin s’en sont prévalues et justement offrent des semaines complètes à leurs salariés », soulève le conseilleur syndical.

Et alors que les travailleurs étaient prêts à rentrer au travail ce matin, l’employeur leur a refusé l’accès.

« Les employés étaient prêts à se présenter au travail, mais l’employeur a pris la décision d’annuler la production aujourd’hui », relate M. Bellemare-Caron.

L’employeur aurait par la suite demandé aux manifestants de se disperser déclarant leur manifestation illégale, les employés ont refusé de partir, mais la police n’a pas eu besoin d’intervenir, car les manifestants se sont déplacés sur le côté du stationnement. Quant à l’employeur, il n’a pas retourné notre appel.