Lorsque les élèves du secondaire du Québec ont obtenu un congé le vendredi 13 mars dernier en raison d’une tempête de neige, ils étaient loin de savoir qu’ils s’étaient vus pour la dernière fois en classe la veille.

« J’avais laissé plein d’affaires à l’école en me disant que j’allais les ramener le lendemain, pour la fin de semaine », raconte Marilou Murray, élève de 5e secondaire à la Polyvalente de Cabano.

« On n’ira plus jamais au secondaire de notre vie », ajoute son amie, Alexya Lorrain.

Les deux adolescentes étaient surtout loin de se douter que leur bal des finissants allait tomber à l’eau après avoir travaillé si fort pour y arriver.

« Lancer le mortier dans les airs, j’en rêvais depuis longtemps. C’est triste, parce que c’est un passage, c’est une étape, le bal des finissants. Au cégep, tu as une remise des diplômes, mais pas un bal comme au secondaire », fait valoir Marilou.

Pas juste une question de bal

Alexya poursuit en disant avoir l’impression d’avoir été oubliée dans le plan de retour à l’école présenté par le gouvernement lundi.

« On parle beaucoup des enfants qui ont besoin de socialiser, mais nous aussi, on a besoin de socialiser. On a des trousses pédagogiques, mais il nous manque le contact physique avec nos professeurs, celui qu’on a depuis le secondaire 1. Puis c’est aussi de ne pas pouvoir voir ton amie puis rire aux éclats avec elle », illustre Alexya.

« Je me plais à dire qu’ils sont débarqués d’un train en marche. C’est correct, parce qu’ils vont continuer leur voyage puis ils ont une grande capacité d’adaptation. Mais, ils ont un deuil important à faire, un deuil qu’on n’aurait jamais voulu qu’ils fassent », mentionne Caroline Taylor, enseignante de français à la polyvalente.

« On pense à vous »

La vice-première ministre Geneviève Guilbault s’est adressée spécialement aux finissants lors du point de presse quotidien mercredi. Le ministère de l’Éducation est en mode solution.

« On aimerait juste ça revenir et voir nos professeurs une dernière fois. Puis être quasiment content d’avoir un devoir de chimie-physique », souhaite Alexya.

« Quand on aura notre album de finissants, c’est sûr que je vais aller voir mes professeurs en septembre pour leur demander de le signer », conclut Marilou.