Mobilisation pour soutenir Mathieu Béland, coincé en Espagne
Publié le 13 janvier 2025 à 17:06, modifié le 13 janvier 2025 à 17:13
Par: Catherine Pellerin
La mobilisation continue pour appuyer ce Louperivois d’origine, qui est toujours coincé en Espagne. Mathieu Béland ne pourra revenir au Canada d’ici son procès. Un dur coup pour le jeune homme et ses proches.
« Il m’arrive ce malheureux incident et on me traite comme un criminel », lance Mathieu Béland.
Il y a maintenant 6 mois que Mathieu Béland a l’impression d’être accusé injustement. Le 14 juillet 2024, il a été impliqué malgré lui dans un accident mortel. Un motocycliste de 58 ans a perdu la vie.
« L’enjeu du gouvernement présentement, c’est soit de me soutirer plus d’argent ou de me mettre en prison », estime le jeune homme, qui ne cache pas être affecté psychologiquement par cette difficile épreuve. « Je me sens impuissant, incapable de me défendre, de leur faire comprendre la situation », poursuit-il.
« Je n’ai pas de mots pour décrire ce qu’on vit, le cauchemar qu’on vit qui ne semble pas vouloir finir », ajoute sa mère, Estelle Simard, qui est aussi fortement ébranlée.
La juge a refusé la semaine dernière que Mathieu Béland récupère son passeport en attendant la suite des procédures judiciaires.
La demande de diminuer le chef d’accusation porté contre lui a aussi été rejetée. Il fait face à une accusation d’homicide par imprudence grave, même s’il n’y avait pas d’alcool, de drogue ou de vitesse en cause. Il risque toujours de 1 à 4 années de prison.
« Je suis en état de choc, c’est l’incompréhension. Ça ne se passe tellement pas comme ça nous avait été annoncé. On ne sait plus. Quel bord ça va prendre? C’est inquiétant, c’est angoissant », affirme sa mère.
« Aucun regard sur ma santé mentale, ma santé financière, sur mes conditions. Je suis complètement délaissé, mis de côté, on ne s’intéresse pas à moi », explique Mathieu Béland, qui a l’impression de ne pas être traité comme un humain dans cette triste histoire.
Même si le Canada a les mains liées étant donné qu’il s’agit de procédures judiciaires, le député de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup continue de multiplier les démarches.
« La dernière chose qu’on a faite, la semaine dernière, on a envoyé une lettre à la ministre de la Justice directement. Il faut faire attention, il faut être prudent dans les gestes qu’on pose pour ne pas nuire à son dossier également », mentionne Bernard Généreux.
La ministre Mélanie Joly a discuté le 2 janvier avec le jeune homme et sa mère. Elle a contacté ensuite son homologue, le ministre des Affaires étrangères espagnol.
L’ancien premier ministre du Québec et avocat, Jean Charest, donne même un coup de pouce pour tenter de faire débloquer le dossier. Il a notamment rencontré l’ambassadeur de l’Espagne au Canada et a discuté avec l’avocat de Mathieu Béland.
« Il n’y a aucune raison que ce jeune homme-là, reste en Espagne encore plus longtemps », considère Bernard Généreux.
« C’est vraiment injuste et frustrant. On se demande si c’est parce que c’est un Canadien, si c’est pour l’argent? On commence à se demander si on peut faire confiance à tout ce monde-là. On ne sait plus, on est vulnérable, on est impuissant. On est à la merci du système de justice espagnol », affirme Estelle Simard.
Élan de générosité
Sans passeport ni permis de conduire, Mathieu Béland ne peut travailler. Il est toujours hébergé chez une connaissance, mais sa situation financière demeure précaire. Seulement les frais de ses avocats espagnols s’élèvent jusqu’ici à plus de 42 000$.
La campagne de sociofinancement, qui a permis de récolter plus de 37 000$, se poursuit.
Une soirée-bénéfice est également organisée dans un bar de Rivière-du-Loup le 25 janvier prochain. Tous les profits et les pourboires seront remis au jeune homme de 27 ans.
« J’ai des frissons, la communauté est incroyable! Jamais je n’aurais pensé avoir un support aussi important de toute la population », déclare Mathieu Béland, qui apprécie grandement cet élan de solidarité à son égard.
Il tente de garder le moral malgré tout, un jour à la fois.