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Un jeune homme originaire de Rivière-du-Loup coincé en Espagne après avoir été impliqué dans un accident mortel

Publié le 25 novembre 2024 à 08:46, modifié le 27 novembre 2024 à 11:11

Par: Catherine Pellerin

Un jeune homme originaire de Rivière-du-Loup et ses proches vivent une situation difficile. Mathieu Béland est coincé depuis 4 mois en Espagne, après avoir été impliqué dans un accident mortel alors qu’il était en vacances. En attente de son procès, il lui est interdit de quitter le pays.

Le cauchemar a débuté le 14 juillet dernier, à la première journée de ses vacances de 10 jours prévues avec sa sœur. Arrivé avant elle dans le sud de l’Espagne, là où ils s’étaient donné rendez-vous, Mathieu Béland a décidé d’utiliser leur voiture de location pour repérer certains lieux qu’ils comptaient visiter.

C’est à Torremolinos en Andalousie que l’accident s’est produit, alors qu’il a emprunté un type d’intersection qui n’existe pas au Québec. Il a fait une manœuvre illégale sans le savoir, en suivant les indications de son GPS.

« C’est une expérience qu’on ne souhaite à personne, c’est terrible, on est impuissant, on est démunis », lance le jeune homme, qui doit vivre actuellement avec un choc post-traumatique.

« C’est la pire des malchances que tu peux imaginer et ça nous est arrivé, à nous », affirme sa sœur, Audrey Béland.

Un motocycliste de 58 ans est décédé après un impact avec son véhicule. Mathieu Béland, qui explique que la voiture était pourtant pratiquement immobile, a été arrêté par les policiers.

« Il n’a pas pris de risque, Mathieu. Il n’était pas sous l’effet de l’alcool, il n’était pas sous l’effet de la drogue, il ne roulait pas vite. C’est un malheureux accident et ta vie bascule comme ça, un bon matin, sur un coin de rue quand tu commences tes vacances », déplore sa mère, Estelle Simard.

Mathieu Béland s’est retrouvé en prison, alors qu’il ne parle pas espagnol. « Ils m’ont mis en cellule, je n’avais plus accès à rien. À partir de ce moment-là, je me sentais vraiment, vraiment comme un criminel. »

Accusation grave

Le jeune homme a été accusé d’homicide par imprudence grave et risque une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison. Il comprend mal pourquoi cette accusation a été déposée contre lui, alors qu’il ne conduisait pas avec les capacités affaiblies par la drogue ou l’alcool. Ce crime est aussi généralement réservé aux conducteurs reconnus coupables d’excès de vitesse ayant causé la mort. Son passeport ainsi que son permis de conduire ont été saisis.

Après une nuit en cellule, les parents du jeune homme ont décidé de payer sa caution de 75 000$. Ils ont dû emprunter la somme, en effectuant un prêt bancaire. Il est présentement hébergé chez des connaissances, en banlieue de Barcelone.

« Je suis pris ici. Voir le médecin, c’est plus compliqué.  Je n’ai pas de revenus. Tout est plus compliqué, c’est stressant » raconte-t-il.

Mathieu Béland se bat maintenant avec sa famille pour pouvoir revenir au Canada, en attendant la suite des procédures judiciaires. Il ne peut travailler, en étant dans un pays étranger sans aucune preuve d’identité et avec un dossier criminel.

« Mes avocats restent optimistes, mais en bout de ligne, ça n’évolue pas. C’est dur sur le moral », déclare Mathieu.

« On ne veut pas le soustraire à ses obligations judiciaires. Ce qu’on veut, c’est le ramener au Canada. Quand on vit une épreuve, ce qu’on a besoin, c’est d’être avec nos proches », ajoute sa mère.

L’aide du député de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup a été demandée. Bernard Généreux a multiplié les démarches, mais affirme que le Canada a les mains liées. « Au Canada comme en Espagne, il y a une division entre le politique et le juridique. On fait vraiment tout ce qu’on peut et on soutient la famille. On espère qu’il puisse revenir au Canada le plus rapidement possible », mentionne Bernard Généreux.

Une campagne de sociofinancement a également été lancée pour soutenir le jeune homme et ses proches dans cette épreuve.

« Faut que ça se règle, faut que je continue ma vie, même si je serai marqué à vie par des images traumatisantes », estime Mathieu.

« Dans un mois, c’est Noël. Mon souhait le plus cher, c’est d’avoir mon fils avec moi pour Noël », conclut Estelle.