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Vocation de l’église de Saint-Simon : un comité citoyen explore les possibilités

Publié le 6 mai 2024 à 16:36, modifié le 6 mai 2024 à 16:36

Par: Judith Morin

Le temps file et les citoyens de Saint-Simon-de-Rimouski ne savent toujours pas ce qui adviendra de leur église, l’une des plus anciennes de l’Est-du-Québec.

En 2022, la Fabrique de Saint-Simon annonçait qu’elle serait transformée en centre culturel. Ce plan a finalement été abandonné. Actuellement, toutes les options sont donc sur la table pour l’avenir de l’église.

Un comité de citoyens a été formé à l’automne. Ils sont sept, mandatés pour repenser la vocation de l’église. Les membres sont issus de différentes professions, mais tous partagent un intérêt commun : le désir de mettre sur pied un projet adapté aux besoins réels de la population simonoise.

Le comité est également accompagné de deux membres accompagnateurs, Beaudoin Gagnon, président de la Fabrique de Saint-Simon, et Amélie Brière, agente de développement en patrimoine immobilier à la MRC Des Basques.

Le collectif est chargé de consulter les citoyens sur leurs besoins en matière de services et d’espace. « Le contrat, c’est de faire une recherche pour voir les besoins de Saint-Simon et même de la MRC au complet », explique M. Gagnon. Les membres visitent aussi d’autres églises qui ont été transformées, dans la perspective de s’inspirer des projets qui ont déjà été réalisés par d’autres municipalités de la région.

La créativité est de mise pour trouver un projet qui répondra réellement aux besoins de la population. Le comité souhaite développer un concept unique et durable. Le président de la Fabrique se garde cependant de valoriser certaines solutions éphémères : « Mettre une bibliothèque, faire un café, avoir une garderie… ce n’est pas ça qui est pérenne. » Il se rappelle également certains projets, soulignant l’importance de leur durabilité : « Il y a des églises qui ont eu des subventions de quatre millions de dollars, puis qui sont fermées après huit ans ! Imaginez-vous ? Ce n’est pas un placement qui a été intéressant. »

La quête d’une solution novatrice est au cœur des préoccupations. Beaudoin Gagnon insiste sur la nécessité d’innover : « Si je veux avoir des subventions, ce doit être un besoin qui n’est pas [encore comblé] dans la MRC. Quelque chose de vraiment niché, mais d’obligatoire et de nécessaire. »

La municipalité de Saint-Simon-de-Rimouski, représentée par le maire Denis Marcoux, affiche son soutien au comité, tout en restant impartiale dans le processus : « Le collectif est là, je le suis et il a mon appui. Je ne veux pas en faire partie officiellement, parce que je veux qu’il m’arrive avec un projet que je pourrai défendre de façon objective et que je pourrai présenter à la population. »

Cependant, Denis Marcoux souligne les limitations budgétaires de la municipalité. Victime d’une fraude de plus de 300 000 dollars dans les dernières années, le maire est resté ferme dans son refus d’acquérir l’église : « On ne peut pas envisager de sauver ce patrimoine avec les moyens qu’on a maintenant. » La fraude passée a laissé des cicatrices financières profondes, nécessitant une approche prudente dans la réaffectation des fonds. Denis Marcoux compte maintenant sur la créativité du comité de citoyens pour surmonter ces défis.

Face à l’incertitude pour l’avenir de son patrimoine religieux, les citoyens de Saint-Simon-de-Rimouski devront s’armer de patience avant de connaître le projet retenu pour la réaffectation de l’église. Comme le résume Beaudoin Gagnon, « ça va être long et on n’est pas pressés ».