Jeudi matin, dans le quartier Rosemont, elle s’est fait voler son véhicule alors qu’il était stationné. Le Toyota 4Runner a pourtant une allure très distinctive. Il s’agit d’une édition spéciale de 2023, un modèle assez rare, en plus d’être paré de nombreux autocollants singuliers.

La restauratrice a alors tenté sa chance et a publié des photos de son véhicule sur son compte Facebook, en demandant l’aide de son réseau pour le retrouver.

À sa grande surprise, l’information a été relayée à la vitesse de l’éclair par des centaines de gastronomes. La publication a été partagée plus de 400 fois sur les réseaux sociaux.

Le bouche-à-oreille a finalement eu l’effet escompté, 36 heures après la disparition du véhicule. « Un ami commun d’un restaurateur a vu ma publication et m’a contacté sur Facebook en me disant, “je crois que j’ai retrouvé votre véhicule”. »

Il a été repéré dans le quartier dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, près du parc Félix-Leclerc. « Cet homme-là, de tout son courage, a couru après le voleur ! », s’étonne Perle Morency.

La communauté de restaurateurs de la métropole aura donc été plus rapide et efficace que le SPVM. Après avoir appelé les services d’urgence pour déclarer le vol de sa voiture, Perle Morency a dû attendre plusieurs heures avant qu’un agent la rejoigne. « On a perdu beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps. Je vous dirais, quatre à cinq heures précieuses, à cause de l’embourbement administratif. » La restauratrice se réserve tout de même de blâmer le corps policier : « Je comprends très bien que ce n’est pas une urgence, un vol de voiture. Ça demeure du matériel et il n’y a pas de vie en danger. »

Pour Perle Morency, il s’agit d’une autre preuve de la solidarité légendaire des restaurateurs québécois et du milieu de la gastronomie. « En ce moment, on réfléchit beaucoup à comment qu’on va se repositionner, qu’on va réinventer notre métier, comment qu’on va changer les politiques… [Dans des situations comme celle-ci,] on voit qu’ensemble, les restaurateurs, on est très forts. »

Elle a été très émue par la mobilisation de sa « communauté de restaurateurs, d’épicuriens et de gourmands » qui l’a aidé à retrouver son véhicule.

Celui-ci est également utilisé dans le cadre d’un projet phare du restaurant, l’expérience du mycomigrateur, une excursion gourmande dans le Haut-Pays. « C’est une expérience où l’on emmène des clients faire de la cueillette de plantes sauvages, à déguster des produits en forêt. » À la suite de cette mésaventure, plusieurs clients lui ont signifié leur désir d’y prendre part.

Au grand bonheur de sa propriétaire, le véhicule devrait être de retour sur les routes du Kamouraska dans les prochains jours. Elle affirme qu’après avoir effectué les réparations nécessaires, « on va continuer nos aventures avec ce camion qui est maintenant mythique » !