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Une manifestation agricole à Carleton-sur-Mer pour faire pousser ce secteur important de l’économie

Publié le 19 avril 2024 à 14:15, modifié le 19 avril 2024 à 14:33

Par: Louis-Philippe Morin

Importantes manifestations des agriculteurs gaspésiens, aujourd’hui, pour réclamer le droit non seulement à de meilleures conditions de travail, mais aussi à de meilleures conditions de vie. 150 agriculteurs se sont déplacés devant les bureaux de la députée de Bonaventure, à Carleton-sur-Mer.  Des agriculteurs, mais aussi leur famille. Tous ont applaudi les discours de leurs leaders syndicaux et ceux d’agriculteurs et d’agricultrices venus témoigner des conditions précaires dans lesquelles ils vivent. Si l’UPA estime que plus de la moitié des entreprises agricoles tirent le diable par la queue, les travailleurs de la terre que j’ai rencontrés croient que le chiffre est plus grand que ça… et que, si rien n’est fait,  des installations agricoles de la région pourraient disparaitre dans les prochaines années.

Partis des quatre coins de la Baie-des-Chaleurs, plusieurs agriculteurs de la région ont convergé vers les bureaux de la députée de Bonaventure, Catherine Blouin. On voulait que l’élue caquiste relaie le message à son gouvernement : les travailleurs de la terre en ont ras le bol.

« Ça prend deux jobs pour arriver quand on a une ferme, maintenant. On est ici pour garder nos jobs (…) Ce n’est pas évident. On a de la nouvelle relève qui est un peu intéressée, mais ça ne regarde pas bien pour l’avenir on dirait. Il faut que ça débouche. affirme cet agriculteur qui attendait le convoi, devant l’église de Maria.

« En ce moment, tous les agriculteurs que je connais, ils ont un autre emploi, en plus de ça. Je ne sais pas si vous le savez, c’est beaucoup de travail pour nourrir le monde. Mais si, en plus on ne peut pas se nourrir en même temps, ce n’est pas normal. », lance cette agricultrice, postée devant les bureaux de la députée Blouin.

Le dernier budget provincial n’a rien fait pour améliorer les conditions de travail des agriculteurs. La crise des changements climatiques, le coût des intrants, la hausse des prix du carburant, les différents formulaires à remplir, le manque d’accès à divers programmes et la difficulté pour la relève de s’installer sont aussi des points sensibles.

« Je manifeste pour ce que j’aime : l’agriculture… et, ce que j’espère, peut-être en vivre un jour. Mais, comme c’est là, pour le moment, il faut avoir un métier (…) Malheureusement, on se fait décourager : va-t’en pas en agriculture. Même par des gars qui sont en agriculture depuis longtemps. », lance ce jeune homme, intéressé à la relève agricole.

« Il y a beaucoup de choses qui ont changé. Mais, quand on parle de paperasse à remplir, ça prend beaucoup de temps. Ça, ça n’a pas changé… ça a rempiré avec le temps. », complète cet homme, agriculteur depuis plusieurs décennies.

Des dizaines de véhicules agricoles, plus de 150 manifestants… Les représentants régionaux de l’UPA se félicitent de la réussite de cette rencontre et pensent déjà à la suite des choses.

« Présentement, le gouvernement ne nous écoute pas. Il n’y a pas d’action de la part du gouvernement. Il pourrait donc y avoir d’autres manifestations… on ne sait jamais, ça pourrait peut-être se rendre jusqu’à la fermeture des sentiers de motoneige. », lance Karina Espinoza-Rivière, conseillère en aménagement et vie syndicale de l’UPA GÎM

Le message a été bien entendu par la députée de la région qui affirme que son gouvernement est en mode « solutions ».

« On sait que le quotidien d’un agriculteur, c’est vraiment difficile. Je pense qu’on doit les laisser faire ce qu’ils font de mieux… faire de qu’ils font si bien : nourrir notre monde, nourrir les Québécois, les Gaspésiens et les Gaspésiennes. Alors, si on peut les aider à souffler un peu, c’est ce qu’on s’apprête à faire. », conclue Catherine Blouin.

Les prochaines années seront cruciales pour ce secteur d’activité. Un coup de sonde de l’UPA montre qu’en moyenne, 60% des installations agricoles éprouvent des difficultés financières. Si on veut voir pousser ce secteur économique, il faudra plus que du soleil et des promesses.